Le quartier populaire de Aïn Graouche, situé à la sortie Est du chef-lieu de la wilaya de Bouira, s’enfonce de plus en plus dans la spirale infernale de l’insalubrité et de l’insécurité. En effet, ce quartier semble être délaissé et abandonné par les pouvoirs publics. Il se dégrade de jour en jour et semble être voué à une léthargie chronique. Les habitants de ce quartier ne savent plus à quel saint se vouer et ils se sentent désabusés et marginalisés, comme en témoignera un résident : «Notre quartier est la honte de la ville. Tout n’est qu’insalubrité et délabrement. C’est fort regrettable !». Effectivement, de bout en bout de ce quartier, les immondices jonchent le sol, la chaussée détériorée et la route cabossée font partie du paysage… Et le pire dans ce tableau peu reluisant, est qu’à proximité de ce quartier, il y a une polyclinique qui fait aussi office de pavillon des urgences. Ainsi, les malades qui affluent des quatre coins de la wilaya, sont obligés d’inhaler les odeurs nauséabondes qui se dégagent des canalisations d’eau usées, qui sont obstruées à longueur d’année. Mieux encore, ils n’ont d’autre choix que de se faire soigner à côté d’une décharge publique où le ramassage d’ordures s’effectue que rarement. L’un des habitants de la cité des 32 logements, implantée dans ce quartier, dira que : « Nous avons, à maintes reprises, interpellés les services de la municipalité afin d’entamer les travaux d’aménagement de ce quartier, mais en vain! C’est à croire que nous sommes des pestiférés! », s’exclamera-t-il. Interrogé à ce propos, le P/APC de Bouira M. Hakim Oulmi, s’est engagé à entamer des travaux de réhabilitation incessamment. « Je suis conscient que ce quartier est mal loti. D’ailleurs, nous attendons le prochain BP afin d’inscrire un plan d’aménagement en faveur de ce quartier », a-t-il assuré. Autre point noir de ce quartier, l’insécurité qui y règne. Il ne passe pas un jour sans qu’une agression ne soit signalée. Même les services de sécurité ne sont pas présents en masse aux abords de ce quartier. Un commerçant du coin, expliquera à ce sujet : « Ce quartier est déserté par les services d’ordres. De ce fait, il est le refuge idéal pour tous les petits malfrats des quartiers alentours. Ils sont partout. Ils guettent les moindres faits et gestes des passants et attendent le moment propice pour commettre leurs forfaits». D’ailleurs, à proximité du stade communal de Bouira, situé à un jet de pierre d’Aïn Graouche, il ne se passe une journée sans qu’une agression se produise.
Ramdane B.