L’ancienne gare routière de Bouira, située au quartier Ainouche Hdjila, peine à retrouver une activité digne de ce nom. Ainsi, après des mois d’abandon, cette station, qui accueille les bus intra-wilaya, fait face à une gestion assez approximative de la part de la société SOGRAL laquelle, rappelons-le, a été choisie pour son « sérieux et son expérience » dans le domaine.
En effet, cette entreprise de gestion a, depuis le mois de juin dernier, pris les reines de cette station, après que l’APC de Bouira s’est désistée. D’ailleurs, cette opération a été annoncée au mois de mai dernier par le wali qui souhaitait que Sogral fasse « fructifier » cette structure de voyageurs. Mais plus de six mois après sa reprise en main par Sogral, cette agence se débat toujours dans l’insalubrité et fait vivre un véritable calvaire aux usagers. Ainsi, les citoyens comme les transporteurs se plaignent de « la mauvaise gestion » de ladite société. « Ah bon ? Elle est gérée par une entreprise ? Je ne le savais pas ! », s’est exclamé un voyageur rencontré sur les lieux, avant d’ajouter : « Sogral ou pas, cette station est livrée à elle-même. Regardez tous ces détritus qui s’entassent un peu partout… Vous voyez un signe de gestion ? Moi, je n’y vois qu’abandon et délabrement ». D’autres iront plus loin en réclamant le retour à une gestion locale. « L’actuelle agence fait l’objet d’une gestion hasardeuse par cette société. Franchement, les autorités concernées auraient mieux fait de la confier à l’APC. C’est ce qui s’appelle jeter l’argent par les fenêtres », nous a-t-on confié. A vrai dire, cette société qui gère pratiquement toutes les stations de voyageurs du pays, a effectué quelques travaux depuis juin dernier. On citera, à titre illustratif, la réfection de la façade à coup de peinture vert pitanche, une opération de « rafistolage » des arrêts de bus et…c’est tout ! Autant dire, pas grand-chose. En plus de la gestion, Sogral devait également offrir aux usagers des commodités dignes de ce nom avec l’ouverture de cafétérias, snacks, kiosques et même une petite aire de loisirs, et ce, pour garantir aux usagers une qualité de service irréprochable. Ceci sur le papier, mais la réalité est toute autre ! En effet, cette agence ressemble beaucoup plus à une vieille bâtisse désaffectée menaçant ruine, qu’à une station de voyageurs gérée par une entreprise « sérieuse ». Aucun des magasins de cette structure n’est mis à profit ! Tous les commerçants ont mis la clé sous le paillasson et quitté les lieux. Les voyageurs ne trouveront pas le moindre bureau de tabac, un kiosque à journaux ou une petite buvette. C’est le néant ! « Avec l’attribution de la gestion à Sogral, on s’attendait à une reprise de l’activité commerciale. Mais notre souhait n’a pas été exaucé… Bonjour le professionnalisme ! », déplorera un ancien commerçant qui a fait le choix de plier bagage pour aller vers la cité des 130 logements.
Le wali Maaskri se dit « déçu »
Voulant en savoir plus sur le sujet, on a tenté de prendre attache avec les responsables de cette société. Toutefois et malgré notre insistance, aucun responsable n’a daigné nous recevoir. Suite à ces dérobades, on s’est remis au wali de Bouira, M. Nacer Maaskri, afin d’avoir de plus amples informations sur ce qui s’apparente à une « démission » de la part Sogral, pour cette agence pourtant si prometteuse en terme de rentabilité. Eh bien, pour le premier responsable de la wilaya, Sogral a effectué des travaux « très minimes » au niveau de l’ancienne gare routière. Ce qui est, selon le chef de l’exécutif de Bouira, « très en deçà des attentes ». Par la suite, il évoquera des « carences » en matière de gestion de la part de cette société au niveau de la principale gare routière de la wilaya. « Cette entreprise connaît même des difficultés de gestion au niveau de la station principale. Il est indéniable que Sogral doit encore faire des efforts sur ce volet. Car pour être honnête, on s’attendait à mieux », a-t-il avoué. Enfin, le wali de Bouira a exhorté cette entreprise à « s’investir davantage dans la gestion et la mise à niveau de l’ancienne gare routière ». Ces déclarations rejoignent le constat fait par les citoyens et les transporteurs, dans lequel « le manque de sérieux » de Sogral a été mis en surbrillance.
Ramdane B.