Les habitants de différents quartiers de la ville des Genêts ne cessent d’interpeller, ces derniers mois, l’administration locale pour mettre fin aux agissements de ceux qu’ils appellent «La Mafia du foncier».
En effet, une virée au niveau de certains quartiers de la ville de Tizi-Ouzou, permet de faire pratiquement le même constat. Dans pratiquement chaque cité des banderoles dénonçant le béton qui envahi le moindre espace vert sont accrochées par les citoyens. Ces derniers dénoncent, notamment, la main mise de certains privilégiés sur les espaces communs de leurs quartiers. « Les espaces verts squattés, nos enfants en danger », « La cité du 11 décembre en danger…», « Ras le bol de la mafia du foncier, responsables assumez vos fonctions, préservez nos espaces verts »… sont les écrits qui reviennent le plus sur les banderoles en question. Le comble ces promoteurs, généralement des coopératives privées, sont quasiment tous munis de documents bien en règle : actes de cession ou de propriété permis de construire… La même situation prévaut au quartier de M’douha et à la cité dite des fonctionnaires. Au niveau de la cité du 11 décembre, les citoyens se disent « lésés » dans leurs droits. Ils ajoutent que malgré les nombreuses réclamations et actions organisées par les résidents, rien n’a changé. Pour rappel, en septembre dernier, une délégation composée de représentants des comités des quartiers de la ville de Tizi-Ouzou, ainsi que des habitants de la cité des 400 logements de Draâ ben Khedda, avait tenu un sit-in devant le siège de la wilaya, pour protester, une fois de plus, contre la construction de coopératives d’habitations sur des espaces verts jouxtant leurs cités. Plusieurs autres montées au créneau pour dénoncer cette « mafia du foncier qui ne cesse de s’accaparer des espaces verts jusqu’au moindre mètre carré », selon les dires des citoyens, ont été également enregistrées pendant ces derniers mois. « Nous enregistrons pas mal de problèmes au niveau de notre cité notamment ceux liés au ramassage d’ordures, à l’éclairage public et à l’aménagement des espaces verts et des aires de jeux. Mais notre souci majeur reste celui de la mafia du foncier », dira ce résident de la cité du 11 décembre qui poursuit : « Il y a de cela des lustres que l’administration locale a promis de se pencher sur le sujet et d’y mettre fin, mais au jour d’aujourd’hui rien n’a été fait ». Un autre résident de la même cité ajoutera : « Ce sont des constructions illicites et anarchiques. Ils avaient arrêté leurs travaux, juste le temps de se faire un peu oublier. Mais ils ont repris. Les espaces verts, qui avaient, jusque-là échappé au carnage, sont de nouveau convoités. Des coopératives sont en train de pousser entre les immeubles. Nous allons nous organiser et procéder, cette fois, à des actions d’envergure pour mettre fin une bonne fois pour toutes à ce problème qui perdure ». Les habitants des différents quartiers de la ville des Genêts indiquent que les promoteurs incriminés sont en train de poursuivre les travaux au niveau des cités, sans tenir compte des oppositions des citoyens résidents.
Samira Bouabdellah

