L’étude déjà remise en cause ?

Partager

Le futur plan de circulation de la ville de Bouira était, hier, en débat, lors d’un conseil de wilaya.

C’est en présence du wali et des différents directeurs de l’exécutif que le bureau d’étude BETUR, filiale de Entreprise du métro d’Alger (EMA), a exposé la première phase de l’étude qui en comporte quatre. Autant dire que l’assistance est restée sur sa faim, puisque aucune donnée concrète et tangible n’a été fournie par le représentant du bureau d’études. Ce dernier s’est contenté tout au long de son exposé qui a duré près d’une demi-heure, à parler des procédures qui ont été faites pour recueillir les données relatives à l’élaboration du futur plan de circulation. Ainsi, on apprendra que les heures de pointe au niveau de la wilaya de Bouira se situent, selon ce BET, entre 9h45 et 10h45, mais aussi que près du tiers des automobilistes, qui pénètrent à l’intérieur de la ville, le font, selon le conférencier, «sans aucune raison urgente». Toujours selon l’orateur et concernant le stationnement à l’intérieur de la ville de Bouira, il a été établi que près de 45% des automobilistes stationnent dans les endroits prévus à cet effet et que les 55% restant «préfèrent» les zones interdites. Bref, le représentant de BETUR a, selon certains élus et même des directeurs de l’exécutif, parlé de tout sauf du plan de circulation. Certains, en évoquant l’exposé présenté diront que ce représentant a littéralement «fait fausse route». Par la suite, M. Maaskri a ouvert les débats à toute l’assistance, afin de décortiquer cette étude préliminaire. En effet, le premier à avoir ouvert les «hostilité» était le directeur de l’agence foncière, M. Mensouri, qui a reproché à BETUR de «ne pas avoir intégré dans ces études le développement urbain que connaît la wilaya». Ensuite, c’était le chargé du transport au niveau de l’APC de Bouira de «dégainer», en remettant carrément en cause l’étude, du moins dans sa première phase. «Je trouve très regrettable que ce BET n’a pas pris la peine d’inclure dans son analyse la nouvelle ville de Bouira. Il s’est basé sur l’ancienne ville, alors que tout le monde sait que cette partie est pratiquement déserte», s’est-il emporté. Cette remarque, qualifiée de «pertinente» par le wali, a été appuyée par l’ensemble de l’assistance. Viendra le tour du directeur du logement et des équipements publics (DLEP) de reprocher à BETUR d’avoir «négligé» la métamorphose qu’a connue la wilaya. Face à ces remises en cause, le représentant de BETUR a tenté de s’expliquer, mais sans convaincre grand monde. D’ailleurs, dans les allées de la salle de conférence, l’on murmurait déjà que cette étude préliminaire est «bâclée». Mais la remarque qui a dérouté le conférencier et l’a laissé carrément essuyé quelques sueurs froides, est venue du premier responsable de la wilaya. « Vous avez mentionné que le comptage des véhicules s’est fait manuellement… Je suis bien curieux de savoir comment vous avez procédé !», lancera-t-il d’un ton ironique. Avant d’ajouter : «A ma connaissance, il y a des machines pour ça. Elles sont plus efficaces et nettement plus rapides». Cette remarque, en plus d’avoir fait sourire toute l’assemblée, a mis le chargé de communication de BETUR dans une gêne indescriptible. Il tentera de s’expliquer en disant que «le comptage électronique ne permet pas de définir les véhicules qui transitent par la ville. C’est pour cela que nous avons opté pour la technique manuelle», a-t-il argumenté sans toutefois convaincre. Enfin, viendra le tour du représentant des services de l’ordre de s’exprimer sur cette étude. Ce responsable a mis en surbrillance «l’incohérence» de BETUR, notamment quant à la période choisie par ce bureau, afin de mener son enquête. «A mon humble avis, la période estivale, moment où ces enquêtes ont été faites, n’est pas la période la plus appropriée. Car, comme c’est bien connu, la ville de Bouira se vide en été. Il faudrait donc réactualiser vos données», recommandera-t-il. Abordant le sujet des heures de pointes, cet officier de la police nationale ira même jusqu’à contredire les données avancées par BETUR, en déclarant : «Je suis bien placé pour le savoir, les heures de pointe, au niveau du chef-lieu de la wilaya, ont lieu entre 7h30 et 9h». Au terme de ce conseil de wilaya, un seul constat s’est imposé aux yeux de tous : BETUR doit revoir sa copie, avant de présenter la seconde phase de l’étude qui se fera, selon le wali de Bouira, d’ici le mois de janvier prochain.

Ramdane Bourahla

Partager