La RN68 est toujours fermée à la circulation à Tamdikt, village relevant de la localité de M’Kira, à mi-distance entre Tizi-Gheniff et Chaâbet El-Ameur.
Comme nous l’avions rapporté dans notre précédente édition, les citoyens de cette partie basse de M’Kira s’étaient insurgés contre l’augmentation des tarifs de transport sur la desserte reliant Issers, selon les propos des transporteurs rencontrés au niveau de leur station à Tizi-Gheniff. Un citoyen de Tamdikt nous déclarera que « le problème de l’augmentation du prix de transport n’est que la goutte qui a fait déborder le vase, car par notre action, nous voulons surtout crier notre ras le bol. A Tamdikt, nous sommes tous des morts vivants ». Des jeunes venus à notre rencontre n’ont pas hésité à nous faire la liste de tous les problèmes qu’ils endurent au quotidien, depuis des années. « Comme vous le savez, la cité de Tamdikt a été créée par l’armée coloniale en 1959. C’était, au début, un ensemble de gourbis et de tentes avant que la cité ne voit le jour quelques mois plus tard. A l’indépendance, si plusieurs réfugiés étaient retournés dans leurs villages d’origine, d’autres étaient obligés de rester et de s’y installer définitivement, d’autant plus que leurs anciennes habitations furent rasées par l’armée coloniale. C’est ainsi, que nous nous retrouvons là et même cinquante années après l’indépendance, notre situation reste la même. Nous ne pouvons même pas prétendre à l’aide à l’auto construction, avec ce litige du foncier qui traine à être réglé et qui traine depuis des décennies», nous déclare un jeune décidé à faire entendre sa voix. Par ailleurs, nos interlocuteurs nous confient également toute leur déception due au mépris des différents services à leur égard. Comme celui d’Algérie Télécom dont « la fibre optique traverse le village dans toute la longueur, sans qu’on nous fasse profiter de quelques lignes pour l’installation du téléphone et avoir l’accès à l’internet ». Pour le gaz, la conduite s’arrête aux abords de la cité située dans les limites administratives avec la commune de Tizi-Gheniff, ce qui constitue une aberration. L’électricité est également citée parmi les problèmes dont souffre la population de Tamdikt, car la ligne de très haute tension, dira un des manifestants « constitue une vraie menace pour les habitations, et plusieurs incidents se sont déjà produits ». Au demeurant, dès le début de cette action de protestation des citoyens, M. Amar Akrour, le P/APC, accompagné de son exécutif, s’était rendu auprès des citoyens alors qu’une réunion de concertation a été programmée au siège de la daïra de Tizi-Gheniff avec le comité dudit village.
Essaïd Mouas

