L'ANA au banc des accusés !

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L’Agence nationale des autoroutes (ANA), continue de faire dans la négligence et les atermoiements, malgré les remontrances des pouvoirs publics.

Ainsi, l’exemple le plus éloquent de cette mauvaise gestion est, sans conteste, les travaux de mise à niveau du tronçon autoroutier, reliant Bouira à Lakhdaria, sur une distance de 33 kilomètres. Six mois après leur lancement, ces travaux sont toujours à l’arrêt. En effet, cette portion d’autoroute que tout le monde qualifie de « travail bâclé » et qui a été pour rappel, inaugurée en 2008, est dans un état lamentable à tel point qu’elle n’est pas en mesure d’assurer la sécurité routière au flux incessant d’automobilistes qui l’empruntent. Ainsi, les crevasses et autres nids de poules y sont légions et constituent un réel danger pour les usagers. D’ailleurs, à certains endroits, cette route est littéralement impraticable. Devant l’état désastreux de cette partie de l’autoroute Est-ouest, les pouvoirs publics ont annoncé en septembre 2012, une mise à niveau de ce tronçon. Pour rappel, l’ex-wali de Bouira, accompagné d’un haut responsable du ministère des Travaux publics, avaient annoncé que : « Le chantier de la mise à niveau de ce point noir du tronçon autoroutier débuterait, au mois d’octobre de l’année dernière, et que les entreprises chargées des travaux ont même été choisies (ETRHB-Haddad et Altro) ». Depuis, plus rien! Silence radio autour de ce chantier. Au mois de mars dernier, les choses ont quelque peu évolué avec le lancement d’une étude technique de faisabilité. Mais cette étude a pris énormément de temps à se faire, puisqu’elle n’a été achevée que cinq mois plus tard. Entre temps, l’ANA que nous avons contactée, à maintes reprises, s’est refusée à toute explication à propos d’un éventuel lancement des travaux de mise à niveau de cette portion autoroutière. Ce mutisme a laissé dans le flou les automobilistes, qui ont fini par perdre tout espoir qu’un jour ce tronçon soit réhabilité. C’est  uniquement au mois de septembre dernier, que les travaux tant attendus ont démarré. Ainsi, c’est par un simple communiqué de presse que l’agence nationale des autoroutes a informé que la mise à niveau de cette partition s’effectuera par section de 3 à 5 kms. « De ce fait, il n’y a pas lieu de la fermer à la circulation et de pénaliser les usagers », ont-ils souligné. Concernant les diverses déviations de la circulation routière, l’ANA a indiqué qu’elles se feront au niveau de Lakhdaria et de Kadiria. Ainsi, il y aura deux déviations : L‘une du côté du futur échangeur de Djebahia et l’autre au niveau de l’ancienne route (RN5). Se voulant rassurant sur le sujet, les services de ladite agence ont noté que : « Les entreprises procéderont par tranches et interviendront sur un seul sens, pour ne pas gêner la circulation sur les deux sens (…) Même sur la tranche en travaux, il sera procédé à la fermeture sur de petites distances en essayant de ramener la circulation à une seule ligne pour éviter toute congestion », ont précisé les responsables de l’ANA.

«C’est inacceptable !» commente le wali Nacer Maâskri

À partir de là les automobilistes ont cru que leur cauchemar allait bientôt prendre fin, mais cet espoir, a été très vite réduit à néant par la mauvaise gestion de l’ANA, laquelle, de l’aveu même du wali de Bouira, a « failli à sa mission ». Ainsi, le 22 octobre dernier, le Premier magistrat de la wilaya avait tiré à boulets rouges sur cette agence, en déclarant : «Très franchement, je suis très déçu de l’avancée des travaux, si on peut dire qu’ils ont eux lieu! Ce chantier n’avance pas du tout et la faute incombe directement à l’ANA. Cette agence est défaillante et j’assume mes propos ». Ce constat a également été fait par le ministre des Travaux publics, M. Farouk Chialli, lors de sa visite à Bouira, le 14 octobre dernier. Le  ministre avait clairement exprimé sa « déception » face à ce projet. « Nous avons constaté la lenteur dans la mise en œuvre du projet », avait-il indiqué. Avant d’assener des propos cinglant aux responsables de l’ANA, « Ceci est inacceptable! J’exige des explications ». Lesdits responsables tenteront d’expliquer leur retard en soulevant des « contraintes techniques et administratives ». Cependant, cela n’a pas suffit à convaincre M. Chialli qui s’est dit « très déçu », tout en exhortant les différents responsables concernés à surmonter toutes les contraintes soulevées afin d’entamer les travaux. Dans le même sillage, le ministre des Travaux publics a appelé les autorités locales et l’Agence nationale des Autoroutes à effectuer un suivi hebdomadaire pour booster ce projet devant être achevé dans un délai de 15 mois, selon sa fiche technique. Ce tronçon autoroutier, faut-il le rappeler, constitue un vrai calvaire et un danger certain pour les automobilistes pénalisés par la dégradation de la chaussée, notamment au niveau du viaduc d’Oued Rekham, le tunnel Aïn Chriki et la descente de Djebahia. Cette descente, fortement dégradée, serait l’une des causes du terrible accident de la route qui s’est produit, jeudi dernier, (lire notre édition d’hier). À travers ce qui a été relaté on comprend aisément que l’ANA non seulement fait preuve d’une incompétence avérée en matière de gestion, mais pis encore, elle s’entête à négliger les directives ministérielles.

Ramdane Bourahla

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