Les années passent et se ressemblent en Kabylie où les choses n’ont pas trop évolué pour faire face à l’hiver habituellement très rude là-haut sur les montagne où la population continue de subir la dure réalité face aux multiples projets, censés atténuer sa souffrance, qui pataugent.
Petites pluies et déjà de grands désagréments. C’est le constat fait, ces tout derniers jours, à travers les différentes localités de la wilaya de Tizi-Ouzou. Routes obstruées par là et boue à tout bout de champs, semble être le prix à payer par les villageois qui ont pourtant attendu impatiemment la pluie. A première vue donc, il ne faudra pas s’attendre à un changement notable pour la population locale qui souffrira encore cette saison, faute d’aménagements urbains annoncés à grande pompe dans les différentes communes, mais qui peinent à se réaliser. Cela étant dit, ce problème de la boue et d’évacuation des eaux pluviales, bien qu’il peut être à l’origine d’inondation, reste, tout de même, insignifiant, pour ainsi dire, par rapport au calvaire auquel doivent faire face certaines populations des villages perchés en haute Kabylie. Les montagnards, soit ceux qui habitent sur des hauteurs dépassant les 900 mètres d’attitude, comme Larbâa Nath Irathen, Aïn El Hammam, Iferhounène, et autre Bouzguène, Iloula Oumalou pour ne citer que ces localités, subiront, encore une fois, les affres de l’hiver faute de gaz de ville qui est loin d’être généralisé à travers ces lointaines localités. Les villageois n’auront d’autres choix que de se rabattre encore sur le gaz butane ou recourir, comme au bon vieux temps, au bois pour se réchauffer. On rappellera que le taux de pénétration du gaz de ville n’a atteint que les 50% à travers la wilaya. Autrement dit, la moitié des foyers n’est pas encore alimentée en ce précieux combustible. Cette moitié ne peut être que les maisons perchées en haute montagne où, dit-on, « le relief accidenté de la région a retardé l’arrivée du gaz.» Quoi qu’il en soit, la population locale ne peut que prendre son mal en patience en espérant que le gaz butane, qui constituera l’alternative pour elle, soit disponible. La tempête de neige de février 2012 et les désagréments qu’elle a causés sont toujours vivaces dans les esprits d’où cette crainte des villageois. Au lendemain des intempéries qui ont dévasté la région, en 2007, on avait cru que des dispositions ont été prises afin d’éviter de telles catastrophes à l’avenir, mais il n’en sera rien. La preuve, en 2012, la wilaya a, encore une fois, sombré suite à un autre aléa du climat. Et depuis pas grand-chose n’a été fait, excepté ces 75 transformateurs électriques installés çà et là à travers la wilaya pour éviter les fréquentes coupures de cette autre énergie. Sinon, les prémices d’une saison hivernale dure sont toujours là. Car les communes n’ont pas acquis de chasses neige, elles qui éprouvent toutes les peines à déjà assurer la cantine dans les écoles primaires ou encore le transport pour les collégiens scolariser en dehors de leurs bourgades… Pour les centres de santé de proximité il n’est pas dit non plus qu’il y’a eu amélioration, quand on se rappelle qu’une fille victime d’une attaque d’un chien à Mekla, qui constitue quand même un centre urbain important, a rendu l’âme tout récemment faute de disponibilité de vaccin contre la rage dans le centre de santé du chef lieu ou elle avait été évacué et même à l’hôpital de Azazga ou elle fut orienté par la suite…
M.O.B.

