La Chine, la Suède, l’Egypte et l’Algérie subjuguent le public

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La Chine, la Suède, l’Egypte et l’Algérie ont gratifié dimanche dernier, le public du théâtre national Mahieddine Bachtarzi, de quatre représentations autour du thème de l’existentialisme, vu sous les angles de la mort, de l’amour, de l’imprévu et de l’art marquant ainsi la troisième journée du 5ème Festival culturel international de danse contemporaine (FCIDC), qui se poursuit jusqu’au 22 novembre. « All River Red », une chorégraphie de Li Han-Zhong de la troupe chinoise « Beijing Dance » a tenté de franchir le rideau de la mort et voir s’il existe une vie après. Une conception métaphysique en quête de l’immortalité qui a inspiré six ballerines et autant de danseurs, à donner forme à un imaginaire foisonnant dans l’habilité la finesse et l’aisance du geste. Tentant de franchir la dimension ouverte de l’Au-delà en essayant de réveiller des cadavres et en incitant la naissance d’une deuxième existence à travers le défilement du fil de la vie dans une vidéo projection, les danseurs, tous vêtus de noir et sous un éclairage sombre, ont interprété dans la grâce du mouvement, le retour improbable vers une vie sans repères, sous une musique inspirant la quête de l’impossible.  La troupe « Enkidu Company », représentant la Suède et composée de deux ballerine et un danseur irakien, Mohannede Hawaz, s’est ensuite produite sur le thème du rapprochement culturel entre l’Orient et l’Occident, à travers les passerelles de l’amour et de l’amitié entre les peuples, dans une chorégraphie signée Lena Cederwall et Mohannede Hawaz. « Vénus, Philia, Ishtar », intitulé de la prestation suédoise, a raccourci l’éloignement des siècles et uni l’espace et le temps pour rassembler sur un même plateau « Vénus », déesse de la beauté et de l’amour, « Philia » déesse de l’amitié et la camaraderie dans la mythologie grecque et « Ishtar », également déesse de l’amour dans les récits légendaires de « l’Epopée de Gilgamesh » de l’ancienne Mésopotamie (L’Irak actuellement). Sur une musique psychédélique confondue aux narrations du luth, la souplesse et l’élégance des ballerines, telles des nymphes fuyantes, ont dessiné l’amour dans une géométrie du mouvement généreusement étalée devant la sveltesse d’archange du danseur, à la gestuelle pleine de grâce et de délicatesse. « L’imprévu arrive toujours » de la troupe Egyptian Modern Dance Theater Compagny, dirigée par Mounadel Antar Djoumoua, a, quant à elle, raconté l’histoire des hommes dans toutes leurs postures, marqués par la joie, la peine et l’inattendu en particulier. La prestation revient sur les mutations sociales que connaît l’Egypte depuis deux ans, avec un prolongement du message vers tous les pays qui connaissent des changements, à travers un choix musical varié entre genre africain, oriental, pakistanais, malien et marocain. Cinq ballerines et six danseurs ont brillé par la beauté de leur interprétation, à travers laquelle ils ont tenté de forcer le destin pour faire régner l’espoir de vivre des jours meilleurs chez tous les peuples en quête de liberté. Le couple algérien, Samah Smida et Farès Fettane, formant le duo de la coopérative « Wach », ont clôturé la soirée avec « Fibre de l’âme », une chorégraphie très énergique racontant la beauté à travers de belles figures esthétiques qui ont mis en valeur « la fusion du texte et du mouvement, le syncrétisme de la peinture et la musique et la réconciliation du corps et de l’esprit, pour l’équilibre de l’âme », a expliqué Samah Smida, concepteur de la chorégraphie. La ballerine a remercié son mari à l’issue de la prestation, le gratifiant devant le public de sa profonde reconnaissance pour sa disponibilité et son assistance et soulignant «la difficulté pour une femme de pratiquer la danse sous peine d’être soumise aux regards obliques de la société». Le Festival culturel international de danse contemporaine, inauguré le 15 novembre dernier, se poursuit jusqu’au 22 du même mois, avec, à l’affiche 7de ce lundi la Turquie, l’Autriche, le Mexique et l’Algérie.

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