«Perpétuer la chanson populaire»

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Il est indéniable que l’événement qui occupe tous les esprits ces derniers jours c’est le match que va jouer, demain mardi, notre équipe nationale face au Burkina Faso, au stade Mustapha Tchaker de Blida. Tous les Algériens retiennent leur souffle. Pour cette occasion, le groupe d’Idhaballen ‘’Acharchar’’, connu à travers tout le territoire national, a composé une chanson, en duo avec Cheb Mahfoud. Nous avons rencontré un de ses membres qui nous a accordé cet entretien.

La Dépêche de Kabylie : Avant de parler de cette chanson que vous venez de composer pour l’équipe nationale, pourriez-vous nous rappeler pourquoi avoir choisi le nom ‘’Acharchar’’ ?

Arezki Taoualit : Volontiers. A la création de notre groupe en 1996, nous faisions des répétitions dans un endroit où il y a une mini cascade d’eau. Comme en kabyle chute d’eau se dit Acharchar, nous avons opté pour cette appellation.

Y a-t-il eu des groupes qui vous ont influencés ?

Bien sûr que oui. L’élève ne peut rien apprendre sans maîtres. Tous les artistes du monde ont eu besoin, à leurs débuts, de modèles et d’influences. Je profite d’ailleurs de cette occasion pour rendre hommage à nos cheikhs qui ne sont plus de ce monde. Je citerai à titre d’exemple les noms d’Arezki Djerdane, Aomar Athabal et Akli Moha. Tous ces cheikhs méritent d’être remerciés pour nous avoir passé le flambeau.

Votre groupe ne se contente pas de composer des instrumentaux, il s’est également mis à l’écriture de paroles…

En effet, et cela depuis l’an 2000. Nous avons décidé de mettre des paroles sur certaines de nos compositions musicales. Nous sommes six dans le groupe, Taoualit Arezki, Hocine Khelif, Rachid Boumezrag, Mohamed Athmani, Aziz Boumrar. Et Ahmed Taoualit est notre parolier.

Pourriez-vous nous en dire plus sur cette chanson que vous dédiez à l’équipe nationale ?

A vrai dire, ce n’est pas la première fois que nous chantons notre équipe nationale. Nous avons composé en collaboration avec d’autres chanteurs, quatre chansons. En 2010 par exemple, nous avons travaillé avec Sonia Ferhane pour le titre ‘’one, two, three’’ puis avec cheb Mahfoud et c’est avec ce dernier que nous avons décidé de composer cette nouvelle chanson.

Pourriez-vous donner, en exclusivité un couplet à nos lecteurs ?

Avec grand plaisir. La chanson dit entre autres : « akker a narfad laâllam, aghdoughalen oussan, yuklal a necnu fellam, as mekthiyaghd Soudan, dag mazrou thasâm, thirugza assen idven». En face, cheb Mahfoud dit : « Bravo, bravo, n’ rafdou drapeau, min ouah tkhafou, hnaya djayen». La chanson est prête, elle passera incessamment à la télé.

Revenons un peu sur votre parcours. Comment jugez-vous le regard de la société sur Idhaballen ?

Vous savez, nous sommes sollicités de toutes parts. En plus des fêtes que nous animons presque dans toutes les wilayas, nous sommes sollicités par des associations qui activent en France. Acharchar est également présent dans tous les festivals. Notre dernière production date de 2013, nous avions mis sur le marché deux CD.

Un mot pour conclure…

Notre groupe est uni et tous ses membres croient en un travail sérieux et respectueux de la bonne chanson kabyle. Beaucoup d’artistes ont versé dans le commercial, c’est leur choix. Quant à nous, nous faisons en sorte que la chanson populaire d’Idhaballen reste « propre» et se perpétue. C‘est un patrimoine ancestral. Je tiens également à souhaiter bonne chance à notre équipe nationale. Rendez-vous au Brésil avec d’autres chansons.

Entretien réalisé par Amar Ouramdane

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