«Je prépare un nouveau CD»

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Oularbi Omar, dit Si Omar, est un chanteur de la génération des années 1970, connu surtout pour sa chanson humoristique ‘’Sine Idhourar l’mekrout nétchathane dha-cascroute’’. Sur scène, il sait enflammer le public. La soixantaine passée, il n’a rien perdu de son amour pour la chanson. Il est en plein enregistrement d’un album de 8 chansons. Nous l’avons sollicité et il nous a accordé cet entretien.

La Dépêche de Kabylie : Parlez-nous un peu de vos débuts dans la chanson ?

Oularbi Omar : J’avais 15 ans quand j’ai appris à jouer de la guitare, en reprenant les chansons des grands maîtres de la chanson algérienne. En 1969, un ami m’a présenté à un animateur de la chaîne II. Celui-ci m’a beaucoup aidé en m’invitant souvent à chanter dans son émission ‘’les chanteurs de demain’’ qui avait beaucoup de succès auprès du public. Cela m’a encouragé à aller de l’avant. 

A quand remonte votre première production ?

Mon premier disque remonte à 1977, chez les éditions Distribution du Disque Algérien. Un 45 tour qui a rencontré son public, notamment avec la chanson ‘’Sine Idhourar l’mekrtout netchathane dha-cascrout’’. On me sollicitait de partout pour participer à des galas, à Alger où je vivais à l’époque, ou à Seddouk quand je revenais en vacances. L’autre chanson ‘’Anfas el-hamiw’’ a également eu beaucoup de succès.

Puis ce fut le silence… pourquoi ?

à mon retour au bled où je me suis installé définitivement, je ne pus faire de la chanson mon gagne pain. Je dus bosser pour subvenir aux besoins de ma famille. Mais en parallèle, j’ai continué à animer des galas lors de manifestations historiques et culturelles ou chez des particuliers. 

Enfin, donc, vous revenez sur la scène avec un CD…

Il était temps. A ma sortie en retraite, et pour ne pas sombrer dans l’ennui ou errer dans les cafés car j’habite en ville, j’ai recommencé à faire vibrer les fils de mon ancienne guitare. La chanson remplit tout mon temps libre. Voilà comment m’est venue l’envie de reprendre le chemin du studio d’enregistrement. Je suis en pleine préparation d’un CD de 8 chansons. Le titre principal est ‘’Iloul Ghouri Oukchich’’, elle parle bien sûr de ce nouveau CD que j’assimile à la naissance d’un enfant.

Qu’en est-il de vos participations à des festivals de la chanson ?

J’ai en effet participé à beaucoup de festivals. Mais le plus marquant pour moi, fut le festival de la chanson amazighe de 1987 à Béjaïa où j’ai décroché le premier prix de la chanson patriotique. J’avais interprété quatre chansons patriotiques que j’ai produites avec la chaîne II à l’époque.

Que pensez-vous de la chanson kabyle ?

J’ai beaucoup de respect pour les grands chanteurs qui l’ont façonnée et aidée à se répandre à travers le monde. Avant, pour passer à la radio, une commission d’écoute, sous forme de jury, analysait votre chanson avant de l’accepter ou de la refuser. De nos jours, les chansons romantiques et poétiques sont abandonnées pour le compte de chansonnettes rythmées sans fond. Beaucoup ne créent plus rien et se contentent de plagier. Cela a fait régresser la chanson kabyle, alors qu’elle a besoin d’être enrichie.

Le mot de la fin ?

Je souhaite que la chanson kabyle retrouve sa place d’antan avec l’émergence de nouveaux talents qui vont remplacer les Aït Menguellet, Chérif Khedam et El-Hasnaoui, pour ne citer que ceux-là.          

Interview réalisée  par L.Beddar 

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