Doit-on changer de numéro?

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À une semaine du lancement commercial de la HSPDA (3G+) par les trois opérateurs mobiles activant en Algérie, certaines zones d'ombre subsistent toujours.

Ainsi et à l’heure actuelle, les abonnés des différents opérateurs ne savent toujours pas si leur carte SIM est compatible sur le réseau 3G+ ou bien, devront-ils en changer et par conséquent changer leur numéro de téléphone? En effet et comme chacun le sait, le HSPDA est une technologie relativement récente qui se base sur une transmission de données data (Internet), a grande vitesse. Cet état de fait relègue nos vieilles cartes SIM de seconde génération au placard, car leur technologie est obsolète et ne permet pas d’obtenir ou de profiter pleinement des avantages de la 3G+, tels que la visiophone, le téléchargement à grande vitesse (29Mbps),… etc. C’est d’ailleurs ce qu’expliquent bon nombre d’experts du domaine. Ainsi, pour M. Ouchrif, spécialiste des TIC : «le basculement vers les SIM 3G, est inévitable dans le but d’offrir aux abonnés une prestation de service de haute facture», a-t-il noté. Par la suite, notre interlocuteur précisera que ce basculement se fera graduellement. «En l’état actuel des choses, tout le monde fait les choses dans la précipitation. Je pense qu’à court terme, les abonnés ne seront pas appelés à changer leurs cartes SIM, mais à moyen et à long terme, les USIM vont remplacer nos puces traditionnelles», a-t-il estimé. Mais concrètement, qu’elle est la différence entre la SIM 2G (actuelle) et la SIM 3G (USIM)? Et bien, la différence est assez technique et surtout technologique. Initialement, les cartes SIM (Subscriber Identity Module) sont utilisées pour communiquer sur les réseaux GSM. Mais avec l’introduction du réseau  l’UMTS ou encore le HSPDA, c’est une nouvelle génération de cartes SIM qui a été mise en service et c’est l’Universal Subscriber Identity Module (USIM). Cette dernière présente certains avantages par rapport à la SIM classique. Elle est capable de gérer plusieurs mini applications, par exemple : un contact porte-monnaie électronique pour le métro, un portail de service local donnant accès aux factures de téléphone, elle permet aussi de passer des appels visio et de mieux sécuriser les données privées grâce à un nouvel algorithme intégré. Autre avantage de cette SIM nouvelle génération, le répertoire est infiniment plus grand que la carte SIM 2G, car il offre à l’abonné plus de 2 000 contacts, contre un maximum de 250 pour nos puces actuelles. D’après les experts, toutes ces particularités font qu’il est «très recommandé» de passer à la USIM, pour profiter d’une optimale de la HSPDA. Mais en Algérie, il y’a toujours un hic! Puisque changer de SIM signifie également changer de numéro, faute de loi sur la portabilité des numéros. Les abonnés, pour diverses raisons, tiennent à leur numéro quitte à faire l’impasse sur les innovations de la 3G+! À partir de là une question se pose d’elle même: Que comptent faire l’ARPT et les opérateurs afin de trouver une solution à cette impasse et ne pas proposer un réseau 3G «au rabais» aux abonnés? Et bien, les différents protagonistes sont assez timorés sur le sujet et ne s’expliquent pas vraiment sur la question. Ainsi et à titre d’exemple, le patron de Nedjma-Ooredoo, M. Joseph Ged, déclare : « Nous sommes en train de discuter avec l’ARPT pour permettre aux clients de garder leur numéro. Mais au cas où cela n’aboutit pas, on est en train d’élaborer des solutions qui faciliteront à tous ces clients l’acquisition d’un autre numéro». Cette déclaration laisse planer le doute sur le fait que les abonnés puissent garder leurs numéros de téléphone actuels, s’ils veulent profiter des services de la 3G+. Autre signe annonciateur de ce changement, le fait que l’opérateur historique Mobilis, a, depuis le mois de septembre dernier, passé commande d’un important lot de carte SIM 3G auprès de fabricants turc et britannique, afin d’assurer le basculement vers cette nouvelle technologie. Tout ceci indique bel est bien un remplacement «progressif» des actuelles cartes SIM, comme nous l’a précisé M. Ouchrif. D’autre part, les trois opérateurs ont vanté avant d’être rappelés à l’ordre par l’ARPT, leur réseau 3G+, tout en omettant l’essentiel, à savoir vulgariser et expliquer le fonctionnement de cette technologie aux consommateurs. Ces derniers, à moins d’une semaine du lancement commercial de la HSPDA, restent dans l’expectative la plus totale.

Ramdane Bourahla

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