Malek Timsiline, un artiste au talent avéré !

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Il a commencé à fabriquer des instruments musicaux à cordes en 1996, à Boudouaou, dans la wilaya de Boumerdès. Un talent qu’il a cultivé durant les nombreuses années où il réparait des guitares. L’enfant prodige du village d’Aït Ziri, dans la commune d’Aït Yahia, est propriétaire d’un petit atelier de 12 mètres carrés, jouxtant les galeries (ex-Souk el fellah) de la ville de Aïn El Hammam. L’atelier est abrité par la moitié d’une roulotte qui date de l’époque coloniale. Nous lui avons rendu visite, jeudi dernier, et nous fûmes surpris par les conditions dans lesquelles l’artiste travaille. En effet, l’atelier croule sous les matériaux, des chutes de bois et autres matières entassés ou éparpillés çà et là. « J’aime bien travailler dans ce désordre. Il me faut juste avoir où mettre mes pieds. Tout ce dont j’ai besoin est à ma portée. Je ne suis pas obligé de me lever à chaque fois pour prendre mon marteau ou mon tournevis », nous dira l’artiste. A notre arrivée,  Malek tronçonnait un os de bœuf ! Il en fera des sillets qu’il fixera sur les manches bien sculptés de ses instruments, après les travaux de finition. Le génie et le professionnalisme de l’artiste l’a amené à fabriquer une pastille électroacoustique qui se fixe directement sur la caisse de résonance de l’instrument. Un secret de fabrication dont il n’a d’ailleurs pas voulu trop parler. Il l’a juste testé devant nous. Notre artiste répare également différents autres instruments. Il nous apprendra qu’il venait de terminer la réparation d’un piano droit, d’un synthétiseur et de deux luths. Malgré le peu de moyens et l’étroitesse de son atelier, notre artiste au talent rare est sollicité par une clientèle qui vient de tous les coins de la wilaya de Tizi-Ouzou et même d’ailleurs. Il en vient de Mostaganem, Alger, Boumerdès, Béjaïa et Constantine. Pas moins de 50 mandolines (mini mandoles), commandées par des écoles privées de la wilaya de Mostaganem, sont en cours de fabrication. Malek fabrique, en moyenne, 15 instruments à cordes par mois. Nous lui avons demandé s’il comptait agrandir son petit atelier, il nous confiera qu’il voulait faire les démarches pour bénéficier des aides de l’Etat, dans le cadre de l’ANSEJ, mais que, hélas, l’administration a exigé de lui un diplôme… qu’il n’a pas.  

Yacine Saou.  

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