Entre mirage théorique et réalité accablante !

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Après les états généraux sur l’environnement, initiés par le wali de Tizi-Ouou le 28 octobre dernier, les P/APC d’Ath Yenni, de Maâtkas et des Ouadhias s’impliquent, en organisant in situ, dès aujourd’hui, leurs joutes consacrées à ce secteur sensible. Mais nous ne pouvons pas faire la fine bouche devant ces initiatives méritoires, étant donné l’état lamentable dans lequel patauge l’environnement dans la wilaya de Tizi-Ouzou, depuis des décennies. Ses dépotoirs à ciel ouvert, ses décharges sauvages, ses déchets et détritus sur les accotements des routes et même au cœur des bois, forêts et plages ont, en effet, fini par propulser la wilaya à la tête du hit-parade des villes et villages les plus sales du pays. Et cela n’est que la face visible de la montagne d’immondices qui pèse sur tous les espaces de vie des habitants et de toutes les espèces, animales et végétales, de la wilaya. Il y a aussi les déchets sourds, invisibles et autrement plus dangereux qui menacent la vie de l’homme autant que celle de la faune et de la flore. 8 tonnes de déchets cyanurés et 520 tonnes de boue résiduaires (chiffres de 2012) qui stockées avec d’autres matériaux et produits de haute toxicité tels les produits chimiques et les transformateurs fonctionnant à l’huile PCB (Polio-chloro-Béphényle) dans le site de L’ENIEM, depuis les années 1970, dans des conditions qui ne prêtent guère à la quiétude et qui constituent un autre danger permanent suspendu au-dessus de nos têtes. Certes, l’ENIEM a apporté des améliorations notables à son usine pour la mettre au diapason de ce qui se fait de part le monde pour la protection de l’environnement, en mettant en place un système de management environnemental certifié « ISO 14001 ». Mais le risque n’a pas disparu pour autant, puisque les produits toxiques sont toujours là. Autre danger qui se trouve un peu partout à travers la wilaya, ce sont ces salles de classes couvertes encore d’amiante, produit dont la toxicité est mondialement reconnue. Il y a aussi les transformateurs fonctionnant à l’huile askarel et qu’on trouve un peu partout dans des établissements publics. Il va sans dire que ces états généraux sur l’environnement n’ont qu’un mérite, celui de lever un coin, pas plus, du voile qui couvre le désastre qui menace, non seulement l’environnement mais aussi la santé de toute une population. Sans une prise en charge réelle de ce problème par les responsables concernés, le mouvement associatif et les élus, ces assises ne seront que tirs de plans sur la comète. Espérons qu’elles seront, ces rencontres, à la mesure de nos inquiétudes. Amen !

Sadek A.H.

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