Le PDG d’Algérie Télécom, M. Azzouaou Mehmel, a reconnu, hier sur les ondes de la radio nationale qu’il y a du pain sur la planche pour mettre la boite qu’il dirige à niveau. Du moins, au niveau des demandes du citoyen, notamment en matière de la connexion internet. «Je sais que les prestations ne sont pas à la hauteur de ce que nos clients attendent de nous, mais ils doivent comprendre aussi qu’Algérie Télécom est en train de rattraper un immense retard lié au désinvestissement et aussi à l’histoire de l’entreprise et même du secteur des télécoms en Algérie», a-t-il expliqué. Mais Algérie Télécom a prévu « un plan de rattrapage » pour remplacer les équipements actuels, mettre à niveau le réseau et répondre aux exigences du client. À une question sur les facilitations qui pourraient émaner du gouvernement, le PDG d’Algérie Télécom a déclaré que le gouvernement a pris la décision d’accompagner l’entreprise dans son plan d’investissement, en leur accordant des facilitations en matière de financement et de flexibilité dans les procédures d’acquisition des équipements. «Un prêt de 115 milliards de dinars à taux bonifié sur 15 ans, avec une grâce de 7 ans, a été accordé à Algérie Télécom pour l’installation de son réseau, auquel un montant de 140 milliards de dinars financé sur le budget de l’Etat, a été octroyé pour la fibre optique», a précisé M. Mehmel. En matière de gestion des appels d’offre, le patron d’Algérie Télécom précise que l’entreprise a mis en place, depuis avril 2013, ses propres procédures «plus flexibles mais inspirées du code des marchés publics», bien que la pénalisation de l’acte de gestion en vigueur donne beaucoup à réfléchir aux gestionnaires et retarde le processus de prise de décision. Parmi les raisons qui ont fait que le groupement qu’il dirige se retrouve dans cette situation peu enviable, Azzouaou Mehmel a déploré l’environnement bureaucratique, qui a sclérosé l’entreprise pendant de nombreuses années, tout comme il a eu à mettre l’accent sur le manque d’entreprises de sous-traitance, capables de l’accompagner dans son plan de développement. «Nous avons beaucoup de difficultés à trouver des prestataires capables de prendre en charge notre plan d’investissement. Algérie Télécom ne peut pas tout faire toute seule», a-t-il confié. En outre, Azouaou Mehmel, a affirmé que la 3G ne constituait pas une menace pour le téléphone fixe, et que les deux systèmes étaient plutôt complémentaires. “La 3G est une technologie d’accès parmi tant d’autres, et il a été prouvé dans tous les pays qui l’ont adoptée qu’elle ne constituait pas une menace pour les opérateurs fixes dans la mesure où le haut et le très haut débit ne peuvent être fournis qu’avec des supports filaires, c’est à dire en fibre optique», a expliqué M. Mehmel.
Ferhat Zafane
