La direction du Tourisme et de l’Artisanat, en concertation avec la Chambre de l’artisanat et des métiers de Tizi-Ouzou, a organisé, dans la journée d’hier, au niveau de la maison de la culture Mouloud Mammeri, un colloque sur l’estampillage ou « le poinçonnage» du tapis.
L’objectif de cette rencontre est d’informer les artisans sur les normes en vigueur en matière de contrôle du tapis algérien, en vue de son estampillage et de son exportation vers l’étranger. Les travaux de ce colloque ont suscité un grand intérêt des artisans, notamment les tisseuses venues nombreuses, certaines pour estampiller leurs tapis et d’autres pour faire part aux responsables du secteur de l’artisanat de leurs inquiétudes. Cette rencontre a regroupé des inspecteurs et des techniciens spécialisés, à l’instar de M. Mohamed Belhadj, représentant du centre d’estampillage de la wilaya de Tipaza, dont l’expertise est certifiée par le bureau international du travail. M. Rachid Ghedouchi, directeur du Tourisme et de l’Artisanat a indiqué lors de sa communication, que « 99 ateliers de tissage de tapis sont enregistrés à l’échelle de la wilaya de Tizi-Ouzou. L’estampillage est ouvert à tous les artisans et fabricants de tapis artisanaux. Il est pratiqué pour tous les tapis neufs. Ceux déjà estampillés ne peuvent bénéficier d’une autre opération d’estampillage, à l’exception de ceux qui ont fait l’objet d’un recours validé introduit auprès des instances habilités chargées de l’artisanat ». Mr Ghedouchi soulignera aussi que « cette opération d’estampillage n’est pas la première au niveau de notre wilaya, le nombre de tapis estampillés, à ce jour, est de plus de 20 tapis. L’opération a eu lieu durant les différentes éditions du festival du tapis d’Ath Hichem. Il faut penser à l’exportation de nos produit, et pour cela, il n’y a plus de place pour la médiocrité». Une communication, intitulée « Les conditions d’éligibilité du tapis à l’estampillage et les techniques d’estampillage du tapis», fut présentée par le représentant du centre d’estampillage de Tipaza, qui a indiqué qu’« il faut admettre que les tapis qui comportent une touche artistique sont rares, alors nous avons fait des campagnes de sensibilisation pour informer les artisans de la nécessité de produire des tapis aux normes internationales, en vue de les exporter». M. Belhadj expliquera aux artisanes présentes que « les normes obligatoires pour l’estampillage du tapis sont l’utilisation de produits naturels, à savoir la laine et les fils, ainsi que les couleurs qui ne doivent, en aucun cas, être synthétiques. Il faut également respecter le poids et la symétrie (…) Pour l’heure, nous donnons uniquement carte blanche, nous n’avons pas encore atteint l’excellence, mais nous avons constaté qu’il y a une grande amélioration ». Le représentant de la Chambre de l’artisanat et des métiers a, quant à lui, insisté sur le fait qu’il faille impérativement que les artisans rentabilisent leurs produits. « Il faut que nos artisans pensent à l’aspect économique et à vendre leurs produits. Le tapis, ce n’est pas seulement le folklore et l’aspect culturel. Il est impératif de multiplier les rencontres de ce genre pour expliquer l’estampillage, car c’est la garantie d’une bonne qualité en vue de sa commercialisation ». Lors des débats, les tisseuses ont fait part de leurs préoccupations. Elles ont, à l’unanimité soulevé le problème du manque de matière première, à savoir la laine de mouton, et ont sollicité le responsable du secteur de l’Artisanat à réaliser une unité de production de laine à Tizi-Ouzou, pour ne plus avoir à se déplacer jusqu’à Ghardaïa pour en acheter. « Je vous promets de demander une unité pour regrouper la matière première, qui est la laine de mouton, pour l’arbitrage prochain », rétorquera le directeur du Tourisme et de l’Artisanat. Avant la clôture des travaux de ce colloque, M. Mohamed Belhadj a procédé à l’expertise de 14 tapis devant les artisanes. Il a, par ailleurs, profité de cette occasion pour leur expliquer les modalités de l’estampillage. A noter qu’actuellement, il y a trois centres d’estampillage à travers le territoire national, à Tipaza, Tlemcen et Ghardaïa.
Karima Talis

