«C’est une liste de la commission de wilaya»

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La Dépêche de Kabylie : Que se passe-t-il donc à Beni-Yenni ?

M. Deghoul : Une commission de daïra d’attribution de logements sociaux a été constituée au début de l’année. Le maire, représentant l’APC, en est un membre. Il y a eu l’affichage d’une première liste qui a été contestée par les citoyens à qui nous avons expliqué que c’était une liste provisoire et qu’ils pouvaient déposer des recours. Chose qu’ils ont faite. Suite à la réunion de la commission de wilaya des recours, une seconde liste, définitive celle-ci, a été arrêtée par la commission de wilaya. Par la suite, des instructions ont été données au directeur de l’OPGI pour distribuer ces logements aux bénéficiaires. Lors de cette dernière réunion, nous, en tant qu’APC, n’avons pas été associés. Tout a été fait au niveau de la commission de wilaya. Le 2 du mois en cours, l’OPGI nous a envoyé un courrier dans lequel il nous était indiqué que les bénéficiaires des logements en question devaient se présenter au niveau de leur direction pour recevoir les clefs et payer leur loyer. Suite à cela, des citoyens ont manifesté leur colère, notamment parce que leurs recours n’ont pas eu de suite. Mais encore une fois, je signale que ce ne furent pas là les décisions de l’APC, mais celles de la wilaya. N’empêche que les gens ont procédé à la fermeture de notre administration comme si nous étions la cause de ce problème. Certaines personnes ont instrumentalisé la colère des citoyens pour pointer du doigt l’APC de Beni-Yenni. Ceci à des desseins politiques, bien sûr.

C’est-à-dire ?

Ils veulent discréditer l’assemblée. La preuve, des gens qui n’ont rien avoir avec ce problème se sont déplacés au niveau du siège pour, soit disant, témoigner leur soutien aux protestataires. Parmi ces protestataire, il y a un père de famille qui a entamé une grève de la faim une année après l’attribution des logements, alors que nous l’avions reçu, la première fois, et lui avions expliqué qu’il n’ouvrait pas droit à un logement social. Sa fiche de paie dépasse les 40 000DA. Nous l’avons orienté vers d’autres dispositifs, tels que l’AADL, mais en vain. Cette personne ne voulait rien comprendre. Nous avons également reçu sa femme à qui nous avons donné les mêmes explications. En ce qui concerne les autres contestataires, nous avons voulu, au départ, négocier avec eux, en compagnie du chef de daïra. Pas la suite, le chef de daïra et la wilaya se sont retirés et nous ont refilé le problème.

Pourquoi se sont-ils retirés ?

Le chef de daïra et les représentants de la wilaya avaient compris qu’il s’agissait d’un problème politique, plus précisément de manipulations politiciennes… Cela dit, je suis toujours en contact avec les citoyens pour leur expliquer et tenter de trouver un accord.

Quelles solutions leur avez-vous proposées ?

L’attribution des ces logements ne relève pas de mon ressort. Tout ce que je peux faire c’est de les accompagner dans leurs démarches. Je suis à leur disposition. Et c’était le cas depuis le départ, mais…

Comment ça ?

Ils ont dit au chef de daïra que les logements ne les intéressaient pas et que tout ce qu’ils voulaient c’était la démission de l’assemblée. Nous avons une seule entrée pour les sièges et de l’APC et de la daïra. Toutefois, c’est nous seuls qui sommes isolés et pointés du doigt. Pourtant, il n’est nullement de notre ressort d’assumer les décisions de la commission de wilaya. Le chef de daïra est d’ailleurs abordé avec ménagement par les contestataires, alors que nous, nous sommes malmenés et accusés. Dés le début, nous avons clairement dit qu’il était légitime pour les citoyens de revendiquer leur droit à un logement. Mais malheureusement, nous n’y pouvons rien. Le lot de logements attribués est épuisé. Nous leur avons également signalé que nous n’allions pas nous arrêtés à ces 100 logements. Nous avons, d’ailleurs, acquis 50 autres logements pour la région. La machine n’arrêtera pas de tourner. D’autres projets suivront.

Qu’en est-il du programme des 50 logements ?

Les 50 logements sont un programme acquis en 2013. Le choix du terrain a été fait. Mais le souci est que, lors de l’étude du sol, les bureaux d’études ont relevé un problème. Maintenant, si ce problème est réglé nous maintiendrons les 50 logements sur place, sinon nous les délocaliserons ailleurs. C’est un projet qui sera lancé incessamment.

Propos recueillis par S. B.

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