Le retour de Zahir Meznad

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Le chanteur de chaâbi kabyle, Zahir Meznad, est enfin de retour sur la scène artistique après une absence qui a duré 14 longues années, suite à une maladie. En effet, il vient de mettre sur le marché son troisième album.

Le CD intitulé justement: Le retour de Zahir Meznad, a été édité par les éditions « Star plus » et il est dans les bacs des disquaires depuis le 5 novembre dernier. Il est composé de 8 chansons qu’on écouterait pendant des heures et des heures sans se lasser, tant pour la sagesse des paroles bien ciselées, la voie très agréable de l’interprète que pour la musique dont raffolent les amateurs du chaâbi kabyle, c’est-à-dire de la musique acoustique qui n’emploie que des instruments classiques, tels le violon, le banjo ténor, le banjo guitare, le mandole, le piano en plus de l’inamovible derbouka qu’accompagne invariablement le tar. Quant aux thèmes abordés dans les chansons, ils ont trait à l’amour, à la sincérité et aux choses de la vie qui font de l’être humain un «argaz» au sens kabyle du terme. Ainsi, la première chanson «Lebher n’tullas» traite des regrets que formule un homme mûr par rapport à ses erreurs de jeunesse. La seconde «Atin iyi ghedren» de la trahison et de l’abus de confiance. La troisième «El kass» des méfaits et des ravages de l’alcoolisme. La quatrième chanson «Vgayet», en hommage à la ville aux 99 saints, Béjaïa sa ville de naissance. Dans la cinquième chanson, «Wa yesnulfud wa ytsaawad», il fustige ceux qui font sans se fatiguer, aux dépens de vrais artistes, des reprises ou des «spécial-fêtes» de chansons à succès. La sixième chanson, «Awin i fedren s lekdeb», est un pamphlet à l’endroit des responsables politiques qui bernent le peuple avec des promesses vaines. Dans l’avant dernière chanson, «Asmi elligh damezian», il critique, sans complaisance, ceux qui, sans aucune honte, envoient leurs parents qui les ont chéris et élevés dans des hospices de vieillards. Enfin, étant lui-même un non-voyant de naissance, il rend dans la dernière chanson «Taakast», un vibrant hommage au non-voyants. À noter, que Zahir Meznad, aujourd’hui âgé de 50 ans, s’est frotté très jeune à la musique. Il a commencé à s’entraîner avec des instruments de fortune. Puis il s’est inscrit, en 1976, à l’école de musique de Béjaïa que dirigeait le grand maître de la musique andalouse, Cheikh Saddek Hamma El Bédjaoui. En 1982, il part à Alger travailler à l’ONA Brosses, une usine pour non-voyants, mais pour continuer à vivre sa passion, il entre à l’école de musique «El Khardja» d’Alger. De retour à Béjaïa, il anime des fêtes de mariages et participe aux différents évènements culturels, comme les festivals nationaux et les semaines culturelles. En 1996, il sort son premier album « Adaahdegh » et le deuxième «Taakast» en 1999. Durant sa longue carrière, il a été aussi invité par la direction de la culture à prendre part aux différentes semaines culturelles comme celles de Mascara, de Tiaret et de Bordj Bou-Arréridj.

B. Mouhoub

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