C’est entre autres ce qu’à dit le chef de daïra de Draâ El Mizan, avant hier jeudi.
«L’état de l’environnement au niveau de notre wilaya est catastrophique. Notre daïra n’échappe pas à ce constat amer, d’autant plus qu’elle est une zone tampon avec d’autres wilayas. Ses axes routiers sont devenus une poubelle pour les usagers qui y transitent. Maintenant que l’état des lieux est fait, essayons de dépasser tous les verbiages et passons à l’action afin de redonner la bonne image connue de notre wilaya depuis l’indépendance », dira le chef de daïra de Draa El-Mizan qui a présidé les états généraux sur l’environnement, avant-hier jeudi, en présence des maires des quatre communes, à savoir Draa El-Mizan, Ait Yahia Moussa, Ain Zaouïa et Frikat et de l’assistance composée essentiellement des représentants des différentes subdivisions et des services de sécurité (gendarmerie et sûreté de daïra). « Commençons tout d’abord par éduquer nos enfants. De grâce, est-ce qu’on va toujours parler de différentes maladies qui sont réapparues, ces dernières années, telle que la gale? Tout simplement oui parce que notre milieu est sale et pollué. La propreté est l’affaire de tous et tout le monde doit s’y impliquer. Ne restons pas les bras croisés et dire qu’on n’a pas les moyens. Il suffit de s’y mettre. Alors que chacun de nous fasse le premier pas au lieu de s’accuser mutuellement. Commençons tout d’abord par faire disparaître tous ces graffitis qui meublent nos villes. Impliquons le monde associatif dans des actions concrètes. En somme, il faut tout d’abord passer par la mise à niveau », martèlera-t-il. Et d’ajouter sur une pointe d’optimisme: « Je me réjouis, car quand même notre daïra dispose de décharges contrôlées et d’un CET. Peut être, nous avons ces atouts que les autres n’ont pas. Travaillons dans la continuité et nous réussirons seulement si nous dépassons les slogans et les paroles ». La parole fut donnée, ensuite, au représentant de la direction de l’environnement de Tizi-Ouzou qui reviendra dans son exposé sur les moyens dont dispose chaque commune et les infrastructures (CET, décharges contrôlées, incinérateur) et les perspectives prévues dans ce volet. À entendre ce représentant, il est à remarquer que les communes de Frikat, de Ain Zaouïa et d’Ait Yahia Moussa sont les moins dotées. Il évoquera aussi le CET de Draa El-Mizan, mis en service en août 2009, qui a déjà accueilli plus de trente-cinq mille tonnes de déchets ménagers. Ce représentant n’omettra pas de donner des statistiques exhaustives en matière de finances réservées à l’amélioration de ce secteur et autres prévues pour le renfoncer au niveau de la wilaya. « Si chacun balaie devant sa maison, le monde sera beau », dira, pour sa part, le maire de Draâ El-Mizan. Et d’enchaîner : « Travaillons ensemble pour dépasser toutes ces contraintes. De notre côté nous déployons tous nos efforts pour garantir un environnement sain à tout un chacun. En plus de la collecte quotidienne des ordures ménagères en ville et dans les villages, nous avons mis des bacs à ordures partout. Une cagnotte a même été allouée pour l’achat de bacs en acier à placer dans les points sensibles et un autre camion, benne tasseuse, est prévu prochainement. Mais, je dirais que nous manquons d’agents. Il faudra que l’Etat double leur nombre. On ne pourra pas arriver à nettoyer tout si des moyens humains ne sont pas mis à notre disposition ». Le maire de Frikat annoncera que des actions sont prévues dans sa commune, mais parfois ils buttent à des situations qui nécessitent l’intervention des services de sécurité. Du coup, ces derniers répondront qu’ils sont prêts à intervenir s’ils sont sollicités. Le représentant de l’APC de Ain Zaouïa dira que : « Le nettoyage se fait la journée et ce n’est que la nuit que des canettes de bière meublent les accotements de la RN30, qui traverse le territoire de la municipalité ». « Doit-on mettre un gendarme ou un policier à tout coin de rue? », s’interrogera un autre intervenant. Pour sa part, le maire d’Ait Yahia Moussa fera savoir que sa commune est dépourvue de moyens et dira même qu’il a regretté d’avoir doté les villages de bacs à ordures, car il ne peut pas assurer la collecte dans trente neuf villages avec un seul camion et un tracteur. À propos des déchets jetés sur la RN25, il interpellera le représentant de la STP. Ce dernier fera savoir que ses services suivent ces cas avec attention. « Nous mettons à l’oeuvre tous nos moyens humains et matériels. Malheureusement, nous avons un déficit en matière de personnel. Nous assurons le suivi et l’entretien de cent cinquante kilomètres de routes avec treize cantonniers », précisera-t-il. Au terme des interventions, le chef de daïra reprendra la parole pour dire que toutes leurs préoccupations ont été enregistrées et feront objet d’étude au niveau de la wilaya. « Il faut d’ores et déjà penser à la solidarité intercommunale. Je vous propose par exemple de consacrer, au moins une fois par mois, tous les moyens des APC au profit d’une seule commune au tour de rôle. Impliquer les comités de villages et de quartiers et vous verrez les résultats venir. À partir de la semaine prochaine, un programme de volontariat sera préparé et sera mis à exécution. C’est un appel de coeur que je vous lance pour lutter contre ce fléau », conclura-t-il. Notons qu’en plus de toutes ces sensibilisations, l’application de la loi dans toute sa rigueur reste tout de même une solution efficace à l’égard des divers pollueurs.
Amar Ouramdane

