Pour son premier meeting d’une série qui le mènera à travers le territoire national, le secrétaire général du MPA, Amara Benyounès, a réitéré hier, à la maison de la culture Abdelkader Alloula de Tlemcen, la position du parti à l’égard de la situation actuelle du pays et des échéances à venir, la présidentielle et la révision de la constitution.
D’entrée, Amara Benyounes a évoqué la mémoire de l’homme de théâtre, Abdelkader Alloula, victime de la barbarie intégriste, avant de rendre hommage à tous ceux qui sont restés debout durant les années du sang, tels que les services de sécurité les patriotes et ceux qui ont sacrifié leurs vies pour que l’Algérie reste debout. Tout en indiquant, que notre pays s’est vu isoler durant cette période de feu. Le SG du MPA a fait savoir que nous ne sommes redevables envers aucun pays. « Aujourd’hui, nous avons regagné notre aura », a fait savoir l’orateur avant d’énumérer un certain nombre de faits montrant que la voix de l’Algérie est, désormais, écoutée dans le concert des nations. Citons le fait de l’ex-président, Liamine Zeroual, qui a refusé de rencontrer l’ex-président français, M. Chirac, pour le motif que ce dernier avait émis des conditions pour que la rencontre ait lieu. Le second s’est déroulé récemment où, selon Amara Benyounès, c’est la première fois qu’un président français reçoit un Premier ministre algérien à l’Elysée. Par ailleurs, le secrétaire général du MPA, devant une salle comble, est revenu sur le choix de son option pour la réconciliation nationale qui était, a-t-il indiqué la seule option pour éviter que les fondements de l’Etat algérien ne s’effondrent. Et d’argumenter en disant : « Les enfants des patriotes devaient vivre avec les enfants de terroristes dans une Algérie en paix », raison pour laquelle, la réconciliation entre les enfants du pays était devenue incontournable, selon le SG du MPA. Pour ce qui est du « printemps arabe » qui a fait fondre les dictatures arabes, Amara Benyounès a été très clair en annonçant que cette vague n’avait aucune chance de faire effet en Algérie car, selon lui : « le peuple algérien connaît parfaitement les conséquences et les effets du terrorisme pour l’avoir subi ». Et d’ajouter : « Bouteflika n’est pas Ben Ali, encore moins Moubarak… ».
«Le Makhzen ne nous porte pas dans son cœur»
Concernant les derniers événements en rapport avec le pays voisin, le Maroc, M. Benyounès a tenu à assurer que depuis l’indépendance, ce pays n’a jamais entretenu avec nous des rapports de bon voisinage, avant d’évoquer le récent incident diplomatique en rapport avec la profanation du drapeau national à Casablanca. Pour Amara Benyounès, « les algériens n’auraient jamais commis un tel impair ». Pour ce qui est de la question sahraouie, les choses semblent claires pour le SG du MPA en ce sens qu’il s’agit d’une question qui relève des instances de l’ONU et que l’Algérie n’est concerné ni de près ni de loin par cette question, si ce n’est une question de soutien à un peuple qui aspire de vivre libre, chose que notre pays comprend très bien pour l’avoir vécu. Revenant sur l’actualité nationale, à savoir les prochaines présidentielles, Amara Benyounès a déclaré que : « Le parti va entamer sa campagne électorale avec l’ambition d’être le meilleur, lui qui est classé aujourd’hui, comme la troisième force politique nationale, après le FLN et le RND ».|
«Ceux qui sont contre Bouteflika ont un problème avec le peuple algérien»
« Bouteflika a toute notre confiance », a confié le SG du MPA avant de déclarer nettement que : « Notre soutien au président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, est total et sans conditions ». Pour ce qui est des présidentielles qui constituent le sujet de l’heure, M. Benyounès a déclaré que : « Le peuple algérien aime Bouteflika et s’il venait à se présenter pour sa propre succession, il passera au quart de tour ». « Ceux qui sont contre le président de la République ont un problème avec le peuple algérien », indiquera-t-il devant les militants du MPA qui semblaient être charmés par le discours de leur secrétaire général. Pour ce qui est de la révision de la constitution, Benyounès a fait savoir qu’elle se fera en principe, après les présidentielles, tout en soulignant qu’il s’agit là de sa propre analyse et qu’il n’est le porte parole de personne. « Il faut laisser le peuple voter pour le candidat de son choix », a lancé du haut de la tribune M. Benyounès sans évoquer ceux qui font « le microcosme algérois » et s’évertuent à faire les pronostics les plus fous sur les sujets les plus sérieux. Et pour égratigner ceux qui se font un droit de voir le président Bouteflika se faire candidat sous leur bannière, il a indiqué que : « Le président est plus grand que ces partis et que s’il devait se présenter, il le fera comme avant, c’est-à-dire de sa propre initiative ».
Ferhat Zafane

