L’autorité de régulation, l’ARPT, a autorisé, jeudi soir, les opérateurs de la téléphonie mobile à procéder à la commercialisation officielle de la 3G.
Une commercialisation qui, indique l’ARPT, doit se faire dans les wilayas de déploiement de chaque opérateur et dans le respect des cahiers des charges. Cette annonce, tant attendue par les usagers de la téléphonie mobile et autres abonnés au service Internet 2G, a suscité une foule de réactions aussi bien dans la rue que sur les réseaux sociaux. A Bouira, où l’opérateur Nedjma, désormais Ooredoo, a eu la primeur de la 3G, les avis sont mitigés. Il y a ceux qui exultent et ceux qui disent encore ignorer les détails inhérents à l’utilisation de cette technologie. D’autres usagers en revanche manifestent déjà leur déception quant aux prestations 3G qui viennent à peine d’être lancées. Sur le net, et plus particulièrement sur le réseau social Facebook, certains n’ont pas caché leur joie en découvrant pour la première fois la 3G sur leur portable. « Moi, je l’ai essayée, elle formidable ! (3G NDLR)», commente Abdelkader sur la page « Garanda city Bouira » sur Facebook. Un autre enchaîner en disant : « la 3G fonctionnelle à Bouira…mabrouk aâlina ». Beaucoup de Bouiris, rencontrés hier dans la rue, affichent le même sentiment : « Le débit de la 3G est incroyable, contrairement à ce que l’on a l’habitude d’avoir avec le réseau filaire ADSL et autre Internet mobile 2G », nous dira Ramdane, un féru des TIC. Ce dernier attendait depuis longtemps la mise en service de la 3G, lui qui est abonné au service 2G de Nedjma. D’autres jeunes interrogés à propos de la 3G disent avoir reçu des messages de l’opérateur ces dernières 48 heures sans pour autant avoir encore accès à ce service. « J’ai reçu des messages Nedjma dont le contenu évoquait la 3G mais je n’arrive pas encore à y accéder », déclare Sofiane. Et d’ajouter : « je crois savoir que ça sera possible dans quelques heures, peut être en début de soirée (soirée d’hier, ndlr)». A préciser que le déploiement de la 3G dans la wilaya de Bouira va se faire progressivement. Ce qui explique peut être le fait qu’il est impossible à certains abonnés munis de smartphones d’y avoir accès. C’est du moins ce qu’a laissé entendre une source proche de l’opérateur Nedjma qui a rassuré quant à la mise en service de la 3G depuis avant-hier vendredi. D’autres usagers de la téléphonie mobile n’ont pas caché leur déception : « Ce n’est pas une 3G. Elle est limitée et en plus avec un faible débit », note Amar sur la même page Facebook. Avant d’ajouter : « la vraie 3G est effective dans seulement quatre wilaya et Bouira n’en fait pas partie ». L’internaute faisait allusion aux quatre wilayas obligatoires pour tous les opérateurs, à savoir Alger, Oran, Constantine et Ouargla. Un autre internaute, lui, sera très sévère en évoquant une « arnaque » sur les offres proposées. Toujours sur la même page Internet, consacrée à la communauté de Bouira, Islam n’arrive toujours pas y croire : « ne me dites pas que la 3G est lancée officiellement ! », écrit-il. Une autre catégorie, elle, est toujours dans le flou. Certains sont des abonnés des opérateurs autres que Nedjma. Or les deux autres opérateurs ne couvrent pas la wilaya, du moins durant la première année. Beaucoup se demandent d’ailleurs comment acquérir une puce Nedjma ou encore s’il faut se munir de deux cartes SIM pour accéder à la 3G. Cependant, une frange non négligeable d’abonnés de téléphonie 2G avoue ne pas disposer d’assez de moyens financiers pour s’offrir des smartphones et autres téléphones intelligents permettant l’accès à une telle technologie. Il faut dire que bon nombre de gens disposent seulement de simples téléphones dépourvus du service multimédia. Et quand on sait que les smartphones les moins chers sur le marché sont proposés à partir de 12 000 DA l’unité beaucoup auront du mal à s’en équiper. Cela sans parler des frais d’abonnement à la 3G. En tout cas, et quoi que l’on dise, la 3G n’est qu’à ses balbutiements. Une fois celle-ci largement déployée et connue du large public dans les prochaines années, les choses vont certainement vite évoluer. A commencer par les prix de l’abonnement à la 3G, ceux des smartphones. Idem pour les prestations de service. A ce moment-là seulement, tout le monde s’y mettra.
D. M.