Jean Marc Ayrault sera, aujourd’hui, l’hôte de l’Algérie. Il sera accueilli par son homologue algérien, Abdelmaek Sellal. Tous les observateurs s’accordent à penser que cette rencontre entre les deux dirigeants est l’une des plus attendues entre deux responsables de haut niveau de part et d’autre de la Méditerranée. Primo : pour ses promesses de dépasser tous les sujets susceptibles de déstabiliser ou dévier de leur trajectoire les pourparlers autour des échanges économiques stricto sensu. Deusio : la présence du Medef et du FCE, accompagnés de nombreuses entreprises, offre peu d’opportunités, par les temps qui courent, aux palabres. L’heure est en effet d’aller au plus vite à un consensus pour un partenariat gagnant-gagnant. Tercio : On peu aussi noter, à l’égard des relations bilatérales algéro-françaises, depuis l’avènement de François Hollande à la tête de l’Etat Français, une nette amélioration. Ce genre de rapport peut cultiver des relations apaisées bien que le côté affaires soit pour l’heure dépendant d’une concurrence acharnée. La venue du Premier ministre français vise à dynamiser le « mécanisme de suivi, autrement dit, l’instance gouvernementale de haut niveau, installée lors du la visite du Président français en 2012 et qui se réunira pour la première fois, présidée par les deux Premiers ministres ». La visite débutera par le dépôt d’une gerbe de fleurs à Maqam El Chahid. Le reste de la visite sera consacré aux échanges économiques entre les deux pays. La France, quatrième client de l’Algérie, essentiellement en hydrocarbures, reste néanmoins son premier fournisseur (12,8% de part de marché en 2012). Toutefois, on observe « un effritement depuis dix ans », admet Matignon, « conséquence de la concurrence de pays comme l’Espagne et la Chine ». Ce dernier pays pourra même devenir le fournisseur majeur de l’Algérie. Les deux Premiers ministres clôtureront, demain, un forum économique qui aura réuni 400 entreprises des deux pays, dont Martin Bouygues, Pierre Mongin (RATP) ainsi que des dirigeants d’Alstom et de Renault. Ensuite, les délégations visiteront l’usine Renault à Oued Tlelat (Oran), illustrant le concept « co-développement industriel » entre les deux pays, un partenariat présenté « gagnant-gagnant ». M. Ayrault est aussi attendu pour faire évoluer le volet de la « mobilité » entre les deux pays. A ce propos, Matignon relève des efforts. Pas moins de 25 000 visas ont été accordés en cette année 2013, contre 21 000 l’an passé pour un taux d’acceptation d’environ 75%.
Sadek A H
