Pour un partenariat privilégié entre les deux pays

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Un an après la visite d’Etat en Algérie du Président François Hollande, son Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, devait arriver, hier en soirée, pour une visite officielle de trois jours. 

Nul doute que cette visite, destinée à cultiver une relation marquée par une embellie, reconnue tant à Alger qu’à Paris, sera également marquée par le volet économique qui est, toutefois, soumis à une concurrence grandissante. Selon un communiqué qui nous est parvenu, l’hôte de l’Algérie aura un programme fort chargé durant son séjour, avec un volet économique, qui constituera le socle et dont l’objectif est de concurrencer d’autres pays comme la Chine et l’Espagne sur le marché algérien. S’il est clairement établi que l’Algérie refuse de demeurer un showroom pour les entreprises étrangères mais de nouer de véritables partenariats industriels qui s’inscrivent dans la durée, les autorités françaises, semblent en avoir aussi fait leur volonté. En fait, il s’agira de passer d’une logique de contentieux à une dynamique de projets, ou le postulat du « gagnant-gagnant » constituera la plate-forme de la relation entre les deux pays. Sur la liste des fournisseurs de l’Algérie, nul n’ignore que, depuis le début de l’année en cours, la Chine a raflé la mise, devenant le premier fournisseur de l’Algérie, devant la France, avec 4,95 milliards de dollars d’exportations, soit 11,98% des importations globales du pays, contre 4,7 milliards de dollars (11,37%) pour la France, selon les autorités douanières algériennes. Des chiffres qui montrent que la France a cédé son rang à la Chine, un pays en progression constante, après avoir été le premier fournisseur de l’Algérie durant de nombreuses années. Il faut dire que le recul de la France sur le marché algérien pourrait s’expliquer par le manque de dynamisme des entreprises françaises, plutôt frileuses à s’impliquer et qui ont des difficultés à s’adapter à la concurrence des Chinois. Par ailleurs, l’Espagne, touchée de plein fouet par la crise, n’entend pas laisser lui échapper cette opportunité de rafler des marchés en Algérie. La dernière visite du ministre espagnol des Affaires étrangères et de la Coopération, José Manuel Garcia Margallo, en Algérie, a été essentiellement consacrée aux voies et moyens de consolider les relations économiques entre les deux pays. L’on se rappelle, à ce propos, que divers secteurs, comme les énergies renouvelables, les hydrocarbures et le dessalement d’eau de mer, notamment, ont été abordés entre les responsables des deux pays, avec, cerise sur le gâteau, le souhait formulé par le chef de la diplomatie espagnole, lors de sa dernière visite à Alger, de devenir le premier investisseur en Algérie, en annonçant que pas moins de 100 projets d’investissement sont envisagés par son pays. Résultat : la France a perdu du terrain au profit de l’Espagne en tant que partenaire commercial. Selon les douanes algériennes, ce pays européen occupe, désormais, le premier rang pour ce qui est des échanges avec l’Algérie, avec un volume de 6,4 milliards d’euros au 1er trimestre 2013, contre 5,3 milliards d’euros seulement pour la France. C’est dire que si la visite du Premier ministre français sera « l’occasion d’approfondir le dialogue bilatéral entre les deux pays», elle sera également, avec la tenue de la première session du comité intergouvernemental de haut niveau, présidée par les deux Premiers ministres, l’opportunité d’amorcer un nouveau virage sur le plan du partenariat, puisque la condition, le vœu formulé par l’Algérie de bâtir des relations économiques basées sur le modèle gagnant-gagnant, semble être bien assimilée.  

Ferhat Zafane 

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