Rien ne va plus à Makouda. La colère des citoyens va crescendo. Le courroux des villageois de Semghoune ne s’estompe pas, deux semaines après la fermeture des sièges de la daïra et de la mairie. La situation va de pire en pis. Hier encore, l’ensemble des villageois de Semghoune ont décidé de durcir le ton. Ils ont organisé un imposant rassemblement devant le siège de la daïra. Ces protestataires regrettent qu’un dialogue n’ait été initié pour trouver une solution à leurs problèmes. D’autres jeunes du même village ont décidé de fermer définitivement tous les axes routiers qui traversent cette localité notamment la RN71 et 72. Les automobilistes sont contraints alors de faire de longs détours pour rallier les communes du nord de la wilaya de Tizi-Ouzou, à l’instar de Tigzirt, Mizrana et Iflissen. « Nous avons décidé de fermer les deux routes, la RN71 et 72, jour et nuit, pour se faire entendre. Deux semaines après ce mouvement de protestation, personne n’a cherché auprès de nous. Pourtant, nos réclamations sont légitimes. On revendique du gaz naturel, la fibre optique, le bitumage des routes et la réhabilitation de l’école primaire de notre village qui s’est partiellement effondrée depuis l’hiver 2010 », nous déclaré Mohammed, un habitant du village Semghoune. Les protestataires dénoncent l’exclusion de leur village d’un vaste programme de 19 projets à qui l’APC compte réserver un budget de 24 milliards de centimes. « Pratiquement, tous les villages de la commune de Makouda ont bénéficié d’un ou de deux projets, sauf Semghoune. C’est vraiment une ségrégation qui ne dit pas son nom », nous a déclaré un autre villageois qui affirme que l’ensemble des habitants sont plus que jamais déterminés à rester dans la rue, le temps qu’il le faudra, jusqu’à la satisfaction de toutes les revendications exprimées. De tous les mouvements de protestation exprimés à Tizi-Ouzou, c’est celui de Makouda qui a duré longtemps. Cette commune du nord de la wilaya de Tizi-Ouzou connaît une instabilité et des actions de protestation permanentes. Makouda a enregistré le plus grand nombre de fermeture des sièges d’APC et de daïra. Les actions de rue et l’effervescence de certains villageois ont sérieusement perturbé les élus locaux qui réfutent catégoriquement d’avoir fermé les portes de dialogue aux habitants de Semghoune.
S. Sahaf