Béjaïa : Marie-Laure, une Française à la recherche de ses enfants

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Entre Lyon et Béjaia, une histoire de couple « mixte », entre guillemets ,car la plupart le sont en fait,et tournent mal. D’autant que deux enfants se trouvent retenus de ce côté-ci de la mer et privés de tout contact avec la maman. Marie-Laure Létizia Fazio, une frêle créature endolorie qui, avant-hier, s’était rapprochée de notre rédaction de Béjaia, en compagnie du poète Said Chourar chez qui elle a trouvé un soutien aussi fortuit qu’utile, en espérant que les mots que les journalistes peuvent coucher alerteront les plus hautes autorités du pays pour l’extraire de cette mauvaise situation. Entre l’Algérie et la France, sans doute les pays les plus interpénétrés du monde, certaines histoires communes virent parfois au drame humain. Nous l’avons faite parler pour nos lecteurs…

Entretien réalisé par Tarik Djerroud :

La Dépêche de Kabylie : Qui est Marie-Laure Létizia Fazio ?

Marie : Je suis une jeune mère française de Lyon où j’ai toujours vécu ! C’est là bas que j’ai connu cet homme : Un Algérien né en France et nous avons vécu ensemble durant six ans pour avoir deux enfants ensemble : Djena (8 ans) et Bari (6 ans).

Comme cela arrive souvent, la vie ne pouvait plus être ce qu’elle fut, mon compagnon et moi-même nous nous sommes séparés et la Justice française m’a confié la garde de mes deux enfants avec droit de visite reconnu au père !

Et puis, que s’est-il passé ?

Mon compagnon a décidé de kidnapper mes deux petits une première fois et la police française les a récupérés mais où, c’est le plus dur pour moi, c’est qu’ il décida de les kidnapper une seconde fois pour les ramener de force en Algérie et cela fait une année que je suis sans nouvelles de mes deux petits !

Vous n’avez plus de nouvelles de vos enfants ?

Si! Par le biais de la justice algérienne qui m’a appris que mes deux petits sont scolarisés dans une école privée et la direction de cette école m’a refusé de les voir au motif qu’on m’a présentée comme « une toxicomane dangereuse pour leurs vies » !bien entendu, c’est mon ex-compagnon qui use de tels procédés indignes ! Je suis prête à me soumettre à toutes sortes de tests médicaux pour prouver qu’il ment

Votre affaire a défrayé la chronique en France, puisqu’il y a même une association pour Djena et Bari et la France officielle suit avec attention tout votre dossier !

Je remercie toutes les personnes généreuses de mon pays, la France et de mon second pays, l’Algérie, pour toutes leurs aides qui sont multiples : morales, pécuniaires, relationnelles ! Mon ex-compagnon a pris les enfants sans mon consentement et il me prive d’eux depuis un an déjà !

Un mandat d’arrêt international a été lancé par Interpol et je ne voudrais jamais en arriver à cette situation !

L’Ambassade de mon pays m’a requis un avocat qui défend mes intérêts en Algérie mais je ne comprends pas la lenteur des procédures car je n’arrive pas à imaginer qu’il puisse exister une loi quelconque pour priver une maman ou un papa de ses enfants ! Djena et Bari sont nos enfants et nous n’avons pas à leur imposer une situation qui a été tranchée déjà par la justice française ! Mon ex-compagnon a le droit de voir ses enfants quand il le voudra selon la force de la Loi mais il n’a pas le droit de les kidnapper pour les retenir ici en Algérie ! L’affaire de mes deux petits est sur le site www.djenaetbari.blogspot.com et vos lecteurs pourront découvrir ce que j’ai enduré en tant que mère …

C’est la première fois que vous venez en Algérie ?

Non, c’est la troisième fois que je viens à Béjaia, cette merveilleuse ville qui m’a adopté mais je n’ai pas le cœur pour visiter ou apprécier la beauté des sites tant je suis accaparée par la situation de mes deux enfants que je dois récupérer pour peu que les procédures soient accélérées.

Mon ex-compagnon a son droit de visite et je respecterais toutes les décisions de justice vu qu’il est aussi leur père mais a-t-il le droit de me priver de mes enfants et de les kidnapper comme il l’a fait ? Je suis venue déjà à Béjaia pour quinze jours et je suis retournée sans voir mes petits alors que j’étais à 200 mètres de l’école où ils sont scolarisés …

T.D.

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