Après un intermède qui aura duré quelques semaines et qui a vu le prix de la sardine chuter jusqu’à 150 DA le kilo, la mercuriale de ce poisson pélagique reprend son ascension pour s’afficher autour de 350 DA.
C’est ce que nous avons constaté durant la première décade de ce mois de décembre au niveau du marché de Sidi Aïch. «Après avoir réussi à rivaliser avec la volaille, la sardine est bien partie pour ravir la vedette aux viandes rouges et autres produits carnés, dont le commun des consommateurs a fait le deuil depuis longtemps déjà », dira sur une pointe d’ironie, un père de famille croisé à proximité du marché. Et à entre d’enchaîner : « Désormais, consommer du poisson relève d’un luxe que seule la minorité possédante peut se permettre ». Se défendant de vouloir s’enrichir sur le dos du consommateur, un marchand de poisson jure à qui veut bien le croire, que ses marges bénéficiaires ne bougent pas d’un iota. « Je peux même affirmer que nous aussi, nous perdons au change à vendre un poisson à des prix élevés, car vous convenez que la mévente n’arrange pas nos affaires », avancera-t-il. Contacté par nos soins, un mareyeur, l’un des rares acteurs de la filière à avoir eu l’amabilité de nous éclairer, mettra en avant le déséquilibre entre l’offre et la demande pour expliquer cette escalade des prix. « C’est la loi du marché avec des prise du poisson en baisse eu égard aux conditions climatiques défavorables et une demande toujours aussi soutenue », argue-t-il. Un autre intervenant évoque, lui, la désorganisation du circuit de distribution, l’absence de mécanismes de régulation et la multiplicité des intermédiaires, comme autant de facteurs conspirant à l’instabilité des prix.
N. Maouche

