Pour le maire de la commune de Makouda, ce mouvement de protestation est le résultat de manipulations des élus de l’opposition. Il explique que «c’est justement le nombre de projets annoncés pour la commune qui agace et fait peur à ses adversaires.»
La Dépêche de Kabylie : Les habitants de village Semghoune sont dans la rue depuis plus de deux semaines. Que s’y passe-t-il exactement ?
Acem Ahcène : Je tiens d’abord à insister sur le fait que l’origine du problème ne vient pas du village Semghoune. C’est le problème d’une seule personne qui a décidé de régler ses comptes par la manipulation. Suite à l’assemblée du 21 novembre dernier, relative à l’adoption de 19 projets, les élus RCD et RPR ont trouvé le moyen de semer le désordre. Des personnes malhonnêtes sont parties à Semghoune pour dire aux villageois que leur village était exclu de tous les projets de l’APC. Ce qui est complètement faux. Sur les 24 milliards destinés à ces 19 projets, les citoyens doivent savoir que 5,3 milliards de centimes sont réservés pour les équipements et 5 sont un budget complémentaire de PCD. Le village de Semghoune a bénéficié de plus de 9 projets et les revendications de ses habitants ont été prises en charge et ne justifiaient donc pas de mouvement de protestation. Les portes de la mairie leur sont ouvertes. Qu’ils viennent tout vérifier par eux-mêmes, tout est écrit noir sur blanc. Concernant tout d’abord l’école primaire, le bureau d’étude chargé du projet de réhabilitation des trois classes endommagées n’attend que la réouverture de la mairie pour entamer son travail. Il est également question du dallage des pistes du village, du revêtement de la piste d’Aguemoun, du gabionnage des glissements, du captage des eaux de deux sources et de l’extension de réseau d’assainissement, entre autres. En tout, 3 milliards de centimes ont été déjà réservés pour le village Semghoune. Je me demande comment l’on peut croire que le village ait été marginalisé. Pour ce qui est de la fibre optique, j’annonce que le projet qui est en bonne voie et tous les villages de la commune, dont fait partie Semghoune bien sûr, sont concernés. Concernant le gaz naturel, c’est le projet qui avance le mieux. Un marché a été lancé par la wilaya, l’étude est déjà faite et je précise encore que tous les villages de la commune de Makouda seront raccordés au gaz naturel. Mais il faudrait qu’on nous laisse travailler.
C’set votre message aux villageois contestataires ?
J’en appelle à la sagesse des 18 délégués du village Semghoune. Je les exhorte à apaiser la situation, comme nous en avons convenu lors de notre rencontre à Attouche. Je le répète, toutes les revendications des villageois sont prises à bras le corps et il est donc inutile de maintenir le blocage de la mairie. Ce blocage ne fera que retarder le lancement des projets et c’est ce qu’espèrent les manipulateurs. Nous sommes disposés à écouter tout le monde et à répondre favorablement à toute bonne volonté d’apaisement et à toute proposition des habitants de Semghoune et de toute la population de Makouda. Il est légitime que les villageois s’impatientent, mais nous leur demandons de nous accorder du temps et un peu de confiance.
Certains habitants de Semghoune vous reprochent justement de fermer les portes du dialogue…
Je n’ai jamais refusé de dialoguer avec personne. Mes portes sont ouvertes et je suis disposé à discuter même la nuit pour trouver une solution à tous les problèmes. Mais comme je vous le disais, le pourrissement est voulu par une poignée de manipulateurs. Certains anarchistes ne veulent rien entendre et c’est à eux seuls que profite cette situation de blocage. Ils veulent la dissolution de l’APC. Ils visent à perturber la mise en œuvre de notre programme qui leur fait peur. Mais nous ne céderons pas à ce genre de pratiques. Je promets à la population de Makouda que nous allons relever le défi.
Comment comptez-vous faire pour mettre en œuvre votre programme, surtout que certains membres de votre équipe ont rallié l’opposition ?
C’est pour des intérêts personnels que l’élu du RPR a rallié l’opposition. Et je tiens à rassurer nos concitoyens, nous n’avons aucun problème de gestion. Ce genre de blocage est prévu par le nouveau code communal. Nous pouvons adopter tous nos projets avec le consentement du wali. Et même si les élus s’entêtent à bloquer l’APC, la gestion de notre municipalité fonctionnera comme une horloge suisse. Il est néanmoins regrettable que des élus, représentant la population, s’adonnent à ce genre de pratiques qui freine le développement local auquel toute la population aspire depuis plusieurs années. Le défi sera relevé et nous sommes plus que jamais motivés à mener à bien notre mission. C’est à la fin du mandat qu’on critique un maire, pas au début.
Entretien réalisé par Samir Sahaf
