Alerte aux margines dans les cours d’eau

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C’est un crime contrel’écosystème qui ne dit pas son nom, que ces flots massifs de margines qui sont déversés dans les cours d’eau.

En effet, depuis l’entame de l’olivaison, les eaux de la plupart des Oueds de la région d’Akbou, se sont progressivement délestées de leur couleur cristalline, pour arborer un teint noirâtre. Ces rejets massifs découlant de l’activité saisonnière des dizaines d’huileries, tournant à plein régime, ne sont pas sans conséquences sur le milieu récepteur, devenu un exutoire par excellence. Pourtant, ces établissements de trituration d’olives sont tenus, comme la loi les y obligent, à débarrasser leurs eaux résiduaires de leur charge de margine avant toute évacuation dans la nature. « En principe, toutes les huileries sont équipées de bassins de décantation, comme le prévoit un cahier des charges qui régit leur fonctionnement, hélas, dans la pratique, peu d’établissement s’y conforment », a fait remarquer un ingénieur agronome d’Ighram. En enchaînant : « Cette pollution organique ira crescendo jusqu’à la fin de la campagne oléicole et achèvera de stériliser ces cours d’eau, déjà fortement éprouvés par les autres rejets polluants ».  Notre interlocuteur reste un tantinet circonspect sur la toxicité de ce produit de l’olive. Cependant, il n’en est pas moins catégorique quant à son action perverse sur le milieu récepteur. «La    margine ne se décante que très peu et son caractère encombrant et persistant  durant plusieurs mois, se traduira par la détérioration et du biotope et de son contenu faunistique », dira-t-il. Interrogé sur ce sujet, un oléifacteur installé à la périphérie de la ville d’Akbou s’inscrit en faux contre toute entorse présumée à la loi, tout en rejetant l’idée d’une quelconque atteinte à l’environnement. « Nous travaillons dans la légalité avec des installations et des équipements, ce qu’il y a de plus conforme. Quant aux allégations de pollution des cours d’eau dont on nous accuse, elles ne sont que pure affabulations », se défend-t-il.

N. M.

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