A présent, d’intenses tractations se font entre les différentes parties pour des alliances, et des contacts informels se tissent entre élus de tribunes différentes. Pas facile, à deux jours de la date buttoire de se fixer sur les groupes politiques coalisés et coalisables. L’initiative de l’approche individuelle est mieux avancée que celle de la structure, ce qui soupçonne d’un marchandage dépassant tout entendement et dévoyant de fait l’entreprise de toute moralité politique. Cinq partis sont concernés et ambitionnent, chacun selon ses chances, de prendre les commandes de l’APW. La dualité la plus serrée est entre le FFS et le FLN, ce dernier a bénéficié de la caution du RND et du PT, pour enfin se targuer de monter les enchères, lors de la négociation avec son rival, le FFS. La première coalition établie (FLN-RND-PT) donne un total de 21 voix (FLN 11, RND 5, PT 5), qui reste tout de même une majorité relative, et l’expose impérativement à glaner trois autres voix pour s’assurer la majorité absolue. Ces trois voix manquantes au FLN, sont à rechercher au FFS ou au RCD. C’est sur ce terrain que le recours à l’affinité personnelle et autres, trouve mode d’application. Certains élus du FFS ou du RCD, en désespoir de cause, peuvent rouler au profit de la coalition RND, PT, FLN et trancheront sur l’issue de l’APW. Cela est beaucoup plus plausible, quand on sait que le FFS et le RCD ne peuvent jamais se rapprocher. Consigne est donnée de la direction nationale du FFS, d’isoler nettement le RCD du champ des alliances et que ce dernier a raté la conspiration montée sur “Tagmats”. Cela est vérifié dans l’installation des APC, au nombre de 44 à la wilaya de Tizi Ouzou, à n’avoir que des majorités relatives, les alliances aux PAC se sont faites généralement entre le FFS, le FLN, les indépendants, et le RCD a été mis out, et se contentera que de quelques sièges d’où il fera de l’opposition. Le cas de l’APC de Tizi Ouzou est illustratif du jeu d’alliance qui s’exécute au niveau des municipalités. La présidence est revenue au FFS, où le FLN et les indépendants se sont joints pour construire la majorité absolue. Son installation officielle est prévue pour samedi, elle se fera par le wali de Tizi Ouzou. C’est un véritable imbroglio politique qui se pose au FFS, fort de ses 15 sièges, à majorité relative, mais sans espoir d’être le maître des lieux de l’APW.L’alliance la plus naturelle, basée sur une ligne programmatique et la récente histoire du pays, voudrait que le FFS construise avec le FLN. Mais force est de constater, le FFS se trouve scindé en deux groupes sur l’option d’alliance. 7 élus FFS menacent de porter leur voix sur le candidat RCD, contre même l’orientation du parti, s’il s’avérait un rapprochement avec le FLN, pendant que 8 autres élus FFS font pression à envisager un travail avec le FLN et évacuent du débat toute illusion de rapprochement avec le RCD. Le parti de Saïd Sadi, qui n’est pas doté du brevet de pouvoir allier son parti avec un quelconque autre parti, car rejeté de fait par tout le monde, leur candidature glanera au maximum ses propres voix, au nombre de onze, ce qui est loin d’être une certitude, dès lors que quelques élus RCD rouleraient soit pour le FFS ou pour le FLN. C’est la présidence de l’assemblée qui éloignent le FFS et le FLN, ce dernier la revendique et veut se la disputer avec 21 sièges et chante le FFS, en lui signifiant la majorité relative à sa faveur, avec l’appui du PT et du RND.La variante électorale qui se dessine pour ce dimanche, est que le FLN, le RND, le PT, présenteront un candidat qui a derrière lui 21 sièges, vient ensuit le FFS avec sa candidature soutenu par 15 sièges, enfin le candidat du RCD avec 11 voix. La configuration n’est pas si stable qu’on la présente, le vote sera une opération individuelle et à bulletins secrets, le mystère qui entoure l’issue de ce vote, réside dans la décision finale de chaque élu votant, nonobstant le positionnement partisan. S’étayant sur cette architecture provisoire d’alliance, le FLN se présente favoris suivi du FFS, et que le RCD s’accorde le titre de la figuration. En dernière minute, on croit savoir que Karim Tabou, en dépit des scood échangés avec Saïd Sadi, lors de la campagne électorale, vient d’opérer une reculade politique à la surprise de l’ensemble des militants. Des contacts informels entre élus du FFS et du RCD sont engagés, Karim Tabou ne trouve aucun inconvénient, de s’ouvrir aux demandes du RCD. L’alliance RCD, FFS, connaît ses premiers balbutiements et que le RCD, n’attend absolument rien en contrepartie, si les directions s’entendent, rien n’est évident pour les militants, encore moins pour les 15 élus FFS et les 11 élus RCD. Cette nouveauté dans l’initiative de rapprochement s’éclipsera à l’état embryonnaire, même si elle venait à se concrétiser, ce sera le RCD qui sortira de la course, pour voir Rabah Aïssat (FFS) corser sa relation avec Kenouche (FLN), on aura deux blocs politiques (FLN, RND, PT = 21 sièges) (FFS, RCD 26 sièges), mais l’urne pourrait décider autrement en matière de distribution de voix, ce que nous verrons le dimanche 11 décembre au siège de la wilaya.
Khaled Zahem
