Le ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Mohamed Tahmi, était, hier, à Bouira dans le cadre d’une visite de travail et d’inspection des projets relevant de son secteur. Moins d’une année après sa dernière visite dans la wilaya, le ministre a pu ainsi constater l’état d’avancement de nombreux chantiers qui accusaient un certain retard. En effet, M. Tahmi, accompagné du wali, du DJS de Bouira et d’autres officiels, a visité les communes de Lakhdaria, Aïn Bessem, Bechloul, El Esnam et le chef-lieu de wilaya.
Lors de sa première halte au niveau de la commune de Lakhdaria, à une quarantaine de kilomètres à l’Ouest du chef-lieu de la wilaya, M. Tahmi s’est penché sur le cas de la piscine semi-olympique. Cette structure sportive, d’une capacité de 500 places qui s’étend sur une superficie de près de 1 700m2, a été inscrite en 2007 pour un montant initial de 118 millions de dinars. Mais les travaux ont pris un retard énorme, puisque le chantier est resté à l’arrêt pendant trois années. Ce retard était dû à l’opposition de certains citoyens qui n’avaient pas approuvé le choix du terrain. Après que toutes les oppositions eut été levées, les travaux avaient repris avec une nouvelle AP de 24 millions de dinars. Ainsi et après moult rebondissements, cette piscine a été finalement achevée. D’ailleurs, le ministre de la Jeunesse et des Sports s’est montré très satisfait en déclarant: « Cette structure est un acquis pour nos jeunes », avant d’enchaîner en donnant des instructions fermes aux différents responsables pour que la structure soit bien et régulièrement entretenue. Le DJS, quant à lui, dira : « Nous n’avons pas lésiné sur les moyens dans le but d’offrir à nos jeunes une piscine semi-olympique répondant aux normes internationales ». Par la suite, le cortège ministériel s’est dirigé vers la commune de Bechloul, à une vingtaine de kilomètres à l’Est du chef-lieu de la wilaya de Bouira. Le ministre y a inspecté un autre projet de piscine semi-olympique. Celui-ci avait été inscrit en 2008 et ses travaux ont débuté au mois de mars 2009, pour une enveloppe globale de près de 180 millions de dinars et une durée de réalisation de 12 mois. Cependant, là aussi de nombreux retards et autres arrêts de travaux ont fait traîner le projet. Les responsables de ce projet avaient indiqué que cette piscine allait être prête avant le mois de décembre 2012. Toutefois, cette estimation était très loin de la réalité et du propre aveu du chef de projet, il fallait attendre au minimum le mois de septembre 2013. Et depuis, le chantier a pu enfin être achevé et le ministre s’est montré assez satisfait du résultat. Il trouva la piscine opérationnelle et son bassin rempli d’eau. Cependant, l’on apprendra des responsables locaux que « cette piscine a été remplie pour la circonstance et le raccordement au réseau d’alimentation en eau n’a pas encore était effectué ». Interrogés sur la date de mise en service de cette structure, nos interlocuteurs ont assuré qu’elle interviendra à la mi-janvier prochaine.
Un retard de 3 ans et ça continue….
Par la suite, direction la commune de Aïn Bessem, à une vingtaine de kilomètres au Sud-ouest de Bouira. Sous une pluie torrentielle, le ministre a inspecté un troisième projet de piscine semi-olympique. Là aussi, d’innombrables retards ont été enregistrés. En effet, depuis son lancement, il y a plus de trois ans, plus précisément au mois de septembre 2010, le chantier avance à pas de tortue. Initialement, sa livraison était prévue après 16 mois, mais ce délai n’a pas été respecté. Les arrêts et autres atermoiements se sont succédé. Le gros des travaux a été presque achevé mais plusieurs problèmes techniques restaient encore à régler. Et cela dure depuis des mois. D’ailleurs, au mois de janvier dernier, le même ministre avait laissé éclater sa colère. Presque une année plus tard, la situation demeure quasi inchangée. Hormis les finitions extérieures qui ont bien avancé l’intérieur de la structure est toujours en chantier. Cet état de fait a agacé au plus haut point, M. Tahmi qui n’a pas manqué d’indexer les responsables locaux : « Vous me décevez énormément ! Lors de mon dernier passage ici, vous m’aviez pourtant assuré que les retards accumulés allaient être rattrapés. Mais à ce que je vois, vous êtes incapables de tenir vos engagements », a-t-il lancé au chef du projet. Ce dernier tentera de se justifier en arguant des difficultés techniques, mais sans pour autant convaincre le ministre. À propos d’une hypothétique date de livraison, l’hôte de Bouira a été catégorique : « Vous avez jusqu’au printemps pour vous ressaisir. Au-delà je peux vous assurer que des têtes vont tomber ». Et d’ajouter : « C’est tout de même un comble qu’on ne puisse pas achever une piscine en quatre ans ».
Faire du CNLST un centre d’excellence
Enfin, dernière étape de sa visite dans la wilaya, M. Tahmi a inspecté les infrastructures du Complexe national des loisirs et des sports de Tikjda (CNLST). Cette escale en montagne a été l’occasion pour le ministre d’inaugurer l’hôtel Djurdjura, après des travaux de réhabilitation. L’hôtel a été pour rappel, incendié par les hordes terroristes durant les années 90, avant d’être laissé complètement à l’abandon. Par la suite, il passa sous la coupe du ministère de la Jeunesse et des Sports qui décida de sa réhabilitation. Désormais, c’est chose faite. La structure hôtelière peut accueillir plus de 110 clients. Le ministre a, durant sa visite, également confirmé la relance du projet de réhabilitation des remontées mécaniques. « Ce projet va être lancé incessamment et nous veillerons à ce qu’il soit livré pour la fin de l’année prochaine », a-t-il indiqué. Interrogé à propos du stade d’Assaoul, qui fait l’objet d’un litige entre la wilaya de Bouira et celle de Tizi-Ouzou, le ministre a déclaré avoir décidé de le réhabiliter et de le rattacher au CNLST. Par ailleurs, le Premier responsable du secteur de la Jeunesse et des Sports annoncera l’intention de l’Etat de faire du CNLST « un centre sportif d’excellence ». A cet effet, il sera procédé à l’inscription, pour l’année prochaine, d’un centre sportif polyvalent, d’une piscine semi-olympique et d’autres stations de ski.
Ramdane Bourahla
