La daïra d’Iferhounène a organisé samedi dernier, au réfectoire du CEM « Chahid Ben Mouhoub » une rencontre sur les états généraux sur l’environnement. Le chef de daïra, M. Kacioui, a présenté à l’occasion, une contribution dans laquelle il a cerné le problème de la pollution, notamment celui des décharges sauvages et des eaux usées. « Aujourd’hui, le cheval de bataille du développement est incontestablement la question de l’environnement à laquelle doit être associée toute action individuelle ou collective en matière d’aménagement du territoire et de l’occupation de l’espace », dira-t-il avant d’ajouter : « L’homme est le premier agresseur de la nature. Afin d’assouvir ses passions en tirant un maximum de profits économique et de rentabilité financière au point où, il trouve de moins en moins dans son environnement ce qui est pour lui vital et nécessaire que manger, boire, dormir et respirer, il devient malheureusement victime de ses propres actions ». En conclusion, il dira: «L’essentiel pour nous est d’atteindre le meilleur niveau de sensibilisation des citoyen sur cet enjeu de taille, qui concerne leur vie en société ». Suite à l’intervention du chef de daïra, la parole a été donnée aux maires des trois communes de la daïra, où chacun d’entre eux a présenté un exposé sur la situation environnementale de sa localité et son plan d’action sur le nettoyage et la collecte des ordures ménagères. Néanmoins, selon eux, ce qui pose problème c’est la proliférations des dépotoirs sur les chemins communaux et de wilaya et l’emballage des cannettes de bière et bouteilles de vins jetées sur la chaussée. Le maire d’Imsouhal est allé même jusqu’à demander au représentant de la police et de la gendarmerie de mettre fin à l’agissement de ces individus inconscients qui ne cessent de faire de chaque mètre de son territoire une décharge à ciel ouvert. Ajoutant qu’il a même déposé plainte contre X près le procureur de la république du tribunal de Ain El Hammam, mais jusqu’à ce jour, rien n’a été fait. Le maire d’Illiltène, quant à lui, il a demandé la création d’une police municipale pour surveiller le territoire et pénaliser ces gens qui portent atteintes à l’environnement. Comme, il a demandé aussi le remplacement des poteaux électriques par des pivots éoliens pour une énergie propre, l’instauration des taxes sur l’emballage. Et pour conclure, il dira : « La puissance d’un Etat, réside dans la force de ses collectivités ». Quant à Hamid Ait Said, P/APC d’Iferhounène, il a dénoncé l’absence du directeur de l’environnement de wilaya à cette rencontre et s’attaqua à l’Etat qui a négligé l’aménagement de la décharge de Guerdja en une décharge contrôlée. Il est à noter que, pas moins de 15 communications ont été faites par les représentants de divers secteurs d’activités ayant des liens avec le secteur de l’environnement, à savoir des associations et des spécialistes dans le domaine. Par ailleurs, M. Hamou, chercheur universitaire et membre de l’association « environnement innovation », avec Mme. Amrous et M. Hassani ont défini les types de déchets : ménagers, domestiques, agricoles, industriels, hospitaliers et nucléaires qui sont un vrai gisement de richesse à condition de s’avoir les exploiter. Pour ceci, ils préconisent le tri des différents déchets à partir de la cuisine jusqu’à la décharge où des surfaces seraient aménagées pour chaque type de déchets empaquetés dès la maison dans des sachets en couleurs. Par exemple : le bleu pour le verre, le jaune pour le plastique… etc. Alors que pour les déchets ménagers, ils préconisent le compostage, solution facile est plus adaptée au milieu rural, tout en expliquant par projection vidéo les différentes étapes de cette tâche, citant des exemples réalisés dans d’autres pays grâce à cette méthode où on a réalisé avec des sacs en plastique des pavés, des chaises et des ables pour jardin. Comme au Burkina Faso, on fabrique avec le carton et le papier des briques, des panneaux de signalisation et des objets de décoration. Dans son exposé toujours avec projection vidéo, le commandant de la gendarmerie nationale de la compagnie territoriale de Ain El Hammam a montré des zones édifiantes touchées par la pollution, notamment les ruisseaux et les rivières. Comme, il a répondu aussi au maire d’Imsouhal que « ses éléments ne peuvent arrêter personne sauf en cas de flagrant délit ou sous autorisation du procureur de la République ». Outre ces intervenants, la parole a été donnée au chef du village Zoubga qui a expliqué comment ils ont eu le 1er prix du village le plus propre. Celui-ci a expliqué sans détour que chaque village de la Kabylie peut obtenir ce prix à condition de perpétuer les traditions ancestrales que nos aïeux nous ont léguées pour bien vivre en société en les améliorant afin de mieux les adapter au mode de vie actuel, mais en restant vigilant et rigoureux sur l’application du règlement intérieur du village qui s’applique sans distinction contre toute personne qui enfreint la loi et la doubler en cas de récidive ».
Madjid Aberdache