Depuis plus de quatre mois, la distribution du lait pasteurisé en sachet est perturbée dans la région de Draâ El Mizan. La pénurie de ce produit s’accentue de jour en jour.
Dès lors, ni les laitiers ni les consommateurs n’arrivent à comprendre cette situation : «Par le passé, il arrivait que le lait manque. Mais les pénuries ne dépassaient pas une quinzaine de jours, contrairement à cette fois-ci. On n’y comprend rien.
Et puis, personne n’a donné des éclaircissements à ce sujet. Aucune réaction des responsables concernés ! Pourtant, c’est tout le monde qui crie sa colère», déclare un laitier au lotissement Nord. Tout comme ce laitier, les autres commerçants vendant ce produit sont exaspérés. «Imaginez qu’après dix jours, le livreur est venu déposer cinq cageots. Au total, une centaine de sachets.
Comment les répartir ? À peine le camion arrivé, des dizaines de personnes sont venues faire la chaîne. On est vraiment dépassés», fulmine cet autre laitier qui n’arrive même pas à servir ses clients habituels. Et d’enchaîner: «Cette situation nous crée des problèmes avec nos clients».
Du côté des consommateurs, c’est de l’incompréhension totale. «On ne sait pas maintenant si on va vaquer à nos occupations ou courir derrière le camion-livreur. Si c’est le prix du produit qui a augmenté, que les responsables lui fixent son prix réel ! Sinon, ils n’ont qu’à approvisionner les laiteries en quantités suffisantes», estime un consommateur.
A l’approche du mois du Ramadhan, les ménagères craignent que cette crise s’accentue. «Imaginez si ce produit se raréfie durant le mois de carême, par quoi allons-nous le remplacer pour préparer quelques mets et des desserts à base du lait ?», s’interroge cette ménagère accostée devant un laitier au centre-ville.
A noter que lait en poudre est devenu inabordable pour les couches moyennes. En tout cas, les consommateurs ont tout essayé sans trouver la solution pour remplacer le lait en sachet qui leur revient le moins cher. Dans certains villages, pour deux sachets servis, il faudrait régler le prix d’un litre de petit-lait ou de lait caillé à 80 dinars.
Amar Ouramdane