La phase de turbulence traversée par le FLN semble se prolonger et reprendre de plus belle avec le retour tonitruant des opposants à l’actuel secrétaire général sur les devants de la scène.
En effet, les redresseurs, à la tête desquels trône Mohamed Seghir Kara, sont décidés, cette fois-ci, de déloger le SG par la voie réglementaire, à savoir recueillir la signature des deux tiers des 340 membres du comité central, pour ensuite convoquer une session extraordinaire. Ainsi, la destitution de Amar Saadani de son poste ne sera qu’une formalité. En tout cas, ceci est le souhait d’un grand nombre de membres du comité central, qui attendent que le quorum soit atteint pour passer à l’action. Et selon Mohamed Seghir Kara, «Plus de la moitié des 340 membres du Comité central soutiennent notre initiative ». Est-ce à dire que les jours de l’actuel SG du parti sont comptés ? Est-il permis de conclure, dans l’immédiat, que Saadani, qui a été élu en août dernier, avec toutes les critiques qu’il a essuyées quant à la manière dont il s’est fait élire, sera destitué en janvier ? La réponse à ces questions coule de source, eu égard à la montée en puissance des opposants. Ces derniers exigent, en effet, son départ « dans les plus brefs délais », pour les motifs longtemps ressassés, à savoir, entre autres, « les fraudes qui ont marqué son élection », ses déclarations tonitruantes sur « la fin du DRS », ses attaques répétées contre le Premier ministre Abdelmalek Sellal et, surtout, a-t-on appris d’une source apparemment au fait des arcanes du siège de Hydra, ses déclarations à propos de la révision de la constitution, qu’il est seul à soutenir, disant qu’elle aura lieu avant la présidentielle du 17 avril prochain. En réalité les membres du comité central ne voient pas d’un bon oeil le fait que Saadani émette des hypothèses ou qu’il fasse des déclarations d’ordre stratégique, sans recourir à leur avis et à celui de l’instance dans laquelle ils siègent. Cette manière de « mouiller » le FLN dans des décisions aussi importantes que la présidentielle et la révision de la constitution, n’a pas été du goût de ces derniers. C’est pourquoi, forts de leur capacité d’entrainer dans leur sillage le nombre requis pour une éventuelle destitution de Saadani, ceux qu’on surnomme « les redresseurs », ne comptent pas laisser filer cette opportunité pour faire de ce mois de janvier la date butoir du règne de celui qui a été « élu » en août de l’année écoulée.
Ferhat Zafane

