Il a été enterré, hier après-midi, au cimetière d’El Alia.
Le théâtre algérien perd avec M’Hamed Benguettaf un de ses talentueux auteurs, dramaturges, metteurs en scène et comédiens. Il a rejoint, avant-hier, suite à une longue maladie, ses amis et non moins collègues, Mustapha Kateb, Bachtarzi, Abdelhalim Raïs, Sid Ali Fernandel, Rouiched, Alloula, Medjoubi et tant d’autres, au plateau de l’au-delà. « Guerre ou cancer du sang, chacun sa mort », disait Kateb Yacine. Cependant, ce grand artiste du 4e art savait trouver la langue et la forme qui épousaient le mieux le vécu des ses compatriotes. Il a écrit, entre autres, Hasna ou Hassan (1975) Stop (1976), titre prémonitoire parce qu’elle fut l’ultime mise en scène de Hadj Omar, avant sa mort. Djeha ou Nass (1980), Ya settar ouerfâa essitar (1981), Akd el jouhar (1983), Djilali zin el Haddad (1984), El ayta (1989), Fatma (1990), La répétition ou Le rond-point (1994), Arrêt fixe (1996) et beaucoup d’autres pièces. Il s’est imposé comme auteur dramatique prolifique. Il a notamment traduit vers l’arabe dialectal « Ivanovitch » de Nazim Hikmet Biss lâaouar kayen menou », Kateb Yacine, Maïakovski, etc… Il était à lui seul un théâtre. Né le 20 décembre 1939 à Hussein Dey, il a étudié à la medersa de Constantine. Il intègra la Radio algérienne en 1963 avant de se lancer dans le théâtre en tant qu’auteur, adaptateur et comédien, entre 1966 et 1989. En 1990, il fonda la compagnie « Masrah el Kalâa », avec le dramaturge Ziani Cherif Ayad avant d’être nommé à la tête du Théâtre national Mahiedine Bachtarzi à partir de 2003. Il a été enterré hier après-midi, au cimetière d’El Alia. M’Hamed Benguettaf s’en est allé laissant à l’Algérie un théâtre vivant, à travers lequel il restera lui aussi toujours vivant.
Sadek A.H

