Une équation complexe

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Paradoxalement, c’est par manque d’assiettes foncières que des projets d’utilité publique ne sont pas encore implantés dans la région, pourtant, le foncier dans la wilaya de Béjaïa est quotidiennement dilapidé par des propriétaires.

Des lots de terrain, relevant des biens domaniaux ou forestiers, ont été détournés par des particuliers au vu et au su de tout le monde. Certains y construisent des immeubles alors que d’autres revendent carrément à prix fort ces terrains après avoir procédé à leur régularisation administrative auprès des autorités compétentes. Bien que les lois régissant le foncier existent, les responsables réagissent souvent en retard. C’est l’anarchie totale qui caractérise ce domaine à travers toutes les contrées de la wilaya de Béjaïa. Souvent, c’est avec entêtement et parfois en s’appuyant sur des plans cadastraux ou sur actes de la conservation des hypothèques de l’époque coloniale, qu’on tente de justifier l’accaparement des dits terrains. La récente affaire de Melbou, laquelle a poussé les citoyens de cette localité à réagir contre l’accaparement d’un terrain par un des leurs, qui aurait déclaré détenir un acte de propriété est une preuve tangible. Pourtant, un citoyen de cette commune côtière réfute cela en présentant, lui aussi, un acte de vente dont son grand-père fait partie des vendeurs établi en 1935 par maître Gaston Sauer, notaire à Bougie, lequel remet en cause la déclaration de propriété de celui-ci. Dans le dit document, il est mentionné noir sur blanc, qu’une quarantaine de propriétaires ont vendu leurs portions divis ou indivis de la parcelle de Melbou dont la superficie est d’environ 112 hectares à Duchene Marullaz, administrateur unique de la société du domaine Sainte Paule, sise à Souk El Tenine. Celle-ci est délimitée par la mer méditerranée, l’oued Agrioun et des bornes kilométriques. Il est également mentionné que certaines parcelles dont l’une d’un demi hectare et l’autre ne dépassant pas les 30 ares ne sont pas comprises dans la vente de l’immeuble, car occupées par leurs propriétaires qui conserveront la propriété et la jouissance. Alors, la question reste posée pour éviter justement les accaparements. À qui appartiennent, aujourd’hui, les terrains vendus en 1935 à la société du domaine ? À la commune ou aux anciens propriétaires ? N’est-il pas temps de cadastrer définitivement la région pour déterminer les véritables propriétaires et mettre un terme à cette anarchie? Ceci est valable pour toute la wilaya de Béjaïa, ciblée par des gens avides de gains faciles.  

A. Gana

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