Les aventures de Si Omar

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D’ailleurs, depuis qu’il s’est lancé dans ce domaine, il a produit plus de vingt cassettes et albums où il reproduit fidèlement les faits en déployant toute sa finesse et son humour.Mohamed Bougaci a usé tout son talent de comédien pour replacer ces “pions” dans leur contexte.L’école, la politique, l’ignorance et bien d’autres thèmes ont été chantés par cet artiste.Dans son dernier album, il a consacré tout son travail à “l’analyse philosophique du peuple”.Ce titre a été chanté par notre comédien dans la première face : achaâb Ihmel, alhuth alhuth (toutes les marches), tamurt tahlek (le pays est malade).Dans la seconde face, les partis et achâbi idaâ (le peuple à l’abandon).Fouinant toujours dans ce qui l’entoure, Bougaci inventa un personnage qu’il nomma Si Omar.C’est ainsi qu’il mit en action cet homme dans 3 VDC paroles et images).A la sortie de ce produit, qui commence déjà à faire parler de lui, nous nous sommes rapprochés du compositeur pour nous faire découvrir “les aventures de Si Omar”.M. Bougaci, pouvez-vous nous rappeler d’abord le contenu de votre dernier album ?Bon, d’abord je vous dirai que c’est un album qui a été bien accueilli par tous ceux qui ont suivi mon itinéraire d’artiste comédien depuis il y a maintenant une vingtaine d’années. Dans ce produit, j’ai fait une analyse personnelle du peuple à travers plusieurs évènements qui se sont succédé dans notre société.C’était ma façon de voir les comportements des uns et des autres.D’ailleurs, je vous ajouterai que c’était l’un de mes objectifs tracés quand j’ai débuté cette carrière.

Revenons à ce dernier produit c’est-à-dire, “les aventures de Si Omar”. Pourquoi ce titre ?Ecoutez, Si Omar est un personnage qui fera des siennes dans toute la société.Si j’ai choisi ce nom, ce,n’est pas fortuit.Je m’explique.Si Omar va pénétrer dans plusieurs foyers, il deviendra mythique. Ce sera un acteur plus tard et il sera donné en exemple. D’ailleurs, le choix de l’image comme support aidera le public à suivre ses aventures.

Quels sont les thèmes que vous avez traités ? Etes-vous sorti de votre analyse personnelle ?Absolument pas. Un artiste de surcroît qui observe les comportements de ses semblables ne peut pas les trahir. Dans ce produit, j’ai traité divers sujets. “Le photographe”, est un titre où Si Omar refuse d’enlever le voile à sa femme. L’homme ne badine pas avec le Nif, c’est sacré pour lui. D’autres titres sont plus poignants les uns que les autres : la cafétéria, la décharge publique, le directeur 1 et 2. Le support iconique y est pour beaucoup dans ces VCD. Les photos de Si Omar ont étonné plus d’un. Car ce personnage, en usant de ses regards, analyse et voit tout ce qu’il y a autour de lui. Il est le miroir de la société. Et puis, Si Omar n’a besoin de recevoir de leçons de la part de quiconque.

Bougaci a gardé, même avec le temps qui passe, ce comédien qui ne laisse passer rien au hasard. N’est-ce pas ?Evidemment, c’est avec le temps que je compose. En tout cas, si j’ai inventé ce personnage c’est parce que lui aussi a grandi et a suivi les mutations de la société dans toutes ses composantes. C’est mon projet d’il y a vingt ans. Au fil des années, Si Omar a beaucoup appris et en même temps compris. Aujourd’hui, il ne peut pas se métamorphoser car c’est lui-même.

En lançant ce travail, on peut dire que vous voulez faire du cinéma. Etes-vous d’accord ?Effectivement, c’est mon projet d’enfance. Je pense que finalement tout est prêt. D’ailleurs, l’équipe de comédiens et d’artistes qui a participé à la réalisation de ce produit m’encourage à aller vers de longs métrages. Et cela ne nous manque pas. Car, d’autres projets de ce genre sont prêts et ils seront lancés dans un futur proche. Le prochain ne sera que “les aventures de Chaâvane”.

Pourquoi Chaâvane ?C’est aussi simple. Ce que Si Omar ne va pas réussir à comprendre, Chaâvane le fera mieux. Quant au choix de ce personnage, il n’est pas gratuit. Chez nous, on dit : “Dans chaque famille, et même dans chaque village (tadart), il y a Chaâvane. En d’autre termes M kul tadart tasâ Chaâvane”. Ce sera un long métrage. Normalement, tout est prêt.

A vous entendre parler, on dirait que Bougaci n’est plus un chanteur. Quel est votre avis à ce sujet ?Pas du tout, au contraire. Maintenant, j’enrichis ma carrière avec autre chose, c’est-à-dire, l’image. Et puis, je vous dirai encore plus. Mon objectif est de produire tous les autres titres (cassettes audio) en images. El mir (visite au maire), le vampire, le cours de tamazight, le cours de français et bien d’autres tubes feront l’objet d’une telle adaptation. Surtout que mon producteur m’encourage à mettre en exécution toutes mes idées.

Et pour conclure ?Eh bien, je vous dirai que le produit “les aventures de Si Omar” marche beaucoup, selon les échos que j’ai reçus. Je tiens à remercier au passage mon éditeur Mokrane Djerdi pour la confiance qu’il a placée en moi. Ses encouragements nous poussent à faire mieux. Je remercie d’autre part La Dépêche de Kabylie qui nous donne toujours l’occasion de s’exprimer dans ses colonnes et de faire connaître nos produits.

Entretien réalispar Amar Ouramdane

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