Le mouvement associatif marque l’événement

Partager

Le nouvel an berbère 2964, dont le premier jour coïncide avec le 12 janvier du calendrier grégorien, a été célébré cette année par de nombreuses associations culturelles activant à travers les villes et villages de la wilaya de Bouira, à l’instar de la Kabylie et des autres régions d’Algérie. 

En effet, les festivités marquant Yennayer ont débuté vendredi dernier et se sont poursuivies jusqu’à hier. De Takerboust, à Selloum, en passant par Raffour et M’Chedallah, la population de la région Est de la wilaya était au rendez-vous. Des expositions mettant en valeur l’art culinaire local, l’habit traditionnel et les métiers du terroir furent proposées au public. Celui-ci eut également droit à des pièces de théâtres, des chants, des récitals de poésie et des conférences-débats autour de la thématique de Yennayer. A Raffour, la célébration de Yennayer a été l’occasion pour des citoyens de la localité d’appeler à la reconnaissance du nouvel an berbère comme fête nationale. Cette revendication a été exprimée avant-hier à l’occasion d’une marche organisée dans cette localité à l’appel de l’association Agraw Adelsan Illeli. Dans la daïra de Haïzer, les associations  culturelles d’Ighil Zougzghen  et celle du village Tassala de Taghzout ont également marqué l’événement en mettant en place un programme riche qui s’est étalé sur trois jours. La commune d’Ath-Rached, dans la daïra de Bechloul, a également fêté comme il se doit Yennayer. Dans la soirée de samedi dernier, des dizaines de femmes et d’hommes de tous âges ont été conviés à un dîner préparé pour Yennayer (couscous au poulet) par les familles de la localité.A la salle de spectacle du centre culturel de la commune, M. Firad Laïd, ex-militant du MCB, a animé une conférence débat, sur l’historique de Yennayer, les traditions à travers les différentes régions berbères du pays, l’enseignement de Tamazight et l’état du patrimoine culturel propre à chaque région. Dans une salle archicomble, l’orateur est revenu sur les principaux évènements qui ont forgé cette langue plus ancienne que le grec, dit-on, et qui plus est, aurait inspiré celle-ci en bien des mots qui présentent des similitudes sociolinguistiques. Dans sa conférence, M. Firad est revenu sur le déni qui frappe encore la culture berbère, en évoquant les politiques des hommes du pouvoir qui, selon lui, par ignorance ou par complexe, répriment et marginalisent encore cette langue et cette culture ancestrale. A la maison de la culture Ali Zamoum, les festivités concoctées à l’occasion de Yennayer se sont poursuivies encore hier. Dans la soirée, un gala artistique fut programmé en guise de clôture de ces festivités. Par ailleurs, il est à signaler que la visite du ministre du Tourisme et de l’Artisanat dans la wilaya de Bouira à l’occasion de Yennayer a été annulée à la dernière minute. L’on ne sait pas encore les raisons de cette annulation, alors qu’un programme officiel de la visite ministérielle était bel et bien parvenu avant-hier aux bureaux régionaux des différents organes de presse. Autre personnalité annoncée à Bouira pour Yennayer : le président du parti TAJ, Amar Ghoul. Ce dernier qui était très attendu, samedi, à l’hôtel Djurdjura de Tikjda pour fêter Yennayer, n’est finalement pas venu non plus. Là encore, l’on ignore les raisons de cette annulation. Les militants du TAJ n’ont pu nous fournir aucune explication quant à l’absence de leur leader. Ce dernier était pourtant très attendu, notamment après ses dernières déclarations pour le moins équivoques au sujet de la célébration de Yennayer. Des déclarations qui ont provoqué un tôlé général, même si le  parti a tenté de rattraper le coup en annonçant que Yennayer sera célébré en Kabylie en présence du président du TAJ. Mais ce dernier n’aura pas été au rendez-vous de Tikjda et ce sont des cadres du parti qui se sont exprimés, en tentant de recadrer les choses, réaffirmant à l’occasion leur attachement et celui de leur parti aux valeurs ancestrales.

Oussama.K

Partager