«Le présidium est un monstre à cinq têtes»

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Les frondeurs du Front des Forces Socialistes des fédérations de Béjaïa et de Bouira ont ratissé large, hier, à la faveur de leur première sortie publique.

En meeting populaire à la maison de jeunes de Chemini, à une quarantaine de kilomètres au Sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, les ex-militants du plus vieux parti de l’opposition en Algérie ont vertement accusé les instances nationales du FFS d’avoir trahi la mémoire des martyrs de 63. « Au FFS, il n’y a plus de responsables », s’indigne, d’emblée, Mohand Bensalem, ex-membre du Conseil national du parti (fédération de Bouira), tout en rappelant sa « mésaventure », lui et ses compagnons d’infortune, partis à Alger pour tenter de remettre de l’ordre dans la maison FFS « qui brûle ». « Quand le feu a pris à Béjaïa, nous avions décidé moi et mes camarades de la fédération de Bouira, de mettre sur pied un comité de sages à même de juguler la crise qui secouait la fédération de Béjaïa, mais, à notre grand étonnement, au bout de trois jours d’attente, le premier secrétaire national du parti a refusé de nous accorder une audience. Pire que ça, le jour suivant, il nous a dit que si Khaled Tazaghart revient, lui, il partirait », a-t-il révélé étreint par la colère. Madjid Abane, maquisard et ancien de 1963, a qualifié quand à lui, l’appareil FFS à un « monstre à cinq tête », allusion aux cinq membres du présidium. Il précise au passage : « Suite au mépris affiché à l’égard de la mémoire du parti, nous avons saisi le présidium et une requête a été adressée à Mohand Amokrane Chérifi, mais nous n’avons, malheureusement, reçu aucune suite ». Il souligne que son départ du FFS, en compagnie de onze autres anciens de 63, ne signifie pas pour autant une rupture avec, détaille-t-il, « le parti père ». « Nous continuerons à nous battre pour expurger le parti de ces traîtres », a-t-il laissé entendre sous un tonnerre d’applaudissements. Lui emboîtant le pas, Iggui Seghir, chargé des maquisards et des militants de 63, a, de son côté qualifié d’« inacceptables » les propos tenus par les sept parlementaires de Béjaïa, rappelant que la décision portant construction d’une stèle à la mémoire des martyrs de 63 à Akfadou a été approuvée, à l’unisson, lors du Conseil fédéral tenu le 31 mars 2013 à Tichy.  Une élue de l’APC de Chemini, quant à elle, a accusé le P/APW de Béjaïa d’avoir boycotté la région à deux reprises, à la faveur de la visite du wali. Le tonitruant député de Bejaia, Khaled Tazaghart, a, quant à lui, accusé Ali Laskri d’avoir passé en 2012, un deal avec le pouvoir. Pour étayer ses propos, Tazaghart a révélé que l’ex-Premier secrétaire national du FFS a instruit aux militants, en avril 2013, à la veille de la marche des cadres et des élus du parti pour revendiquer un plan Marshall pour Béjaïa, à se limiter au seul volet « social ». Tazaghart expliquera à l’assistance les raisons qui l’ont poussé à quitter le FFS. « J’ai quitté le parti pour défendre sa dignité et son honneur », a-t-il dit, tout en annonçant la naissance, à partir de Chemini, du « Forum Socialiste pour la Liberté et la Démocratie ». Selon lui, ce mouvement tirera son idéologie du FFS historique. Il est à signaler, par ailleurs, qu’une dizaine de militants de la section communale FFS de Barbacha ont quitté hier, leur parti, ce qui porte le nombre de démissionnaires à plus de 500.

D. Saïche

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