Pas avant 2015 !

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Le chef-lieu de la wilaya de Bouira étouffe! La circulation automobile y est difficile pour ne pas dire infernale, notamment aux heures de pointe.

Parcourir quelques mètres en voiture, relève du parcours du combattant et requiert des nerfs d’acier et une certaine « zen attitude ». Et pour cause, tout y est bouché obstrué de l’entrée Ouest à la sortie Est. Cet état de fait, a poussé les autorités locales, depuis 2011, à songer à mettre en place un plan de circulation à même de fluidifier la circulation et désengorger le centre ville. En mai 2012, l’ex-DTW de Bouira et actuelle directrice des transports de la wilaya de Tizi-Ouzou, Mme Torki, avait annoncé que le bureau d’étude BETUR s’est vu confié la tâche de plancher sur un plan de circulation viable. Ainsi et après des mois d’études, de prospection et d’enquêtes, ce bureau d’études a, au mois de novembre dernier, remis sa première copie aux autorités locales, à leur tête le Premier magistrat de la wilaya. Mais le moins que l’on puisse dire, est que les premiers éléments de cette étude étaient très en deçà des attentes. En effet, les agents de BETUR ont, selon les propres termes du wali, rendu un travail « insuffisant ». D’autres élus et directeurs de l’exécutif ont estimé que cette première mouture a été bâclée. Pis encore, le représentant de la police de Bouira n’a pas hésité à « enfoncer » les agents de ce bureau d’étude en déclarant : «  Nous sommes les premiers concernés par ce plan et on n’a même pas été sollicités ». Avant d’ajouter : « Faire une étude en été lorsque la ville est vide, est tellement plus aisé! Je vous le dis, ce plan doit être revu de fond en comble et nos amis de BETUR doivent prendre compte notre avis. Sinon, on pourra jamais nous en sortir ». D’autres officiels, à l’image du P/APW et de directeur de l’agence foncière, ont assimilé ce plan, du moins sa première partie à « un gag de mauvais goût ». Il est vrai que cette étude n’a nullement pris en compte l’expansion de la ville de Bouira et ses métamorphoses. La preuve est que ce bureau d’études ne s’est guère donné les moyens de son enquête. Il n’a pas cru bon d’étendre ses sondages à la périphérie de la ville. Il s’est uniquement contenté de « compter à la main les véhicules entrant et sortant à chaque extrémité du chef-lieu », dixit le chargé d’études. Certains, à l’écoute des explications de cette première phase, ont murmuré avec un certain cynisme : « Et dire que l’Etat débourse des millions pour compter les véhicules à la main ». Bref, cette première mouture était, aux yeux des différents responsables de la wilaya, complètement à revoir. D’ailleurs, le wali Maaskri a invité ce bureau d’études à « redoubler d’efforts », dans le but de proposer une étude «sérieuse», s’est-il contenté de signaler, avant de leur redonner rendez-vous dans deux mois, c’est-à-dire, en ce mois de janvier. Suite à ces « remontrances », BETUR a dû remanier son plan de fond en comble. C’est ce qu’ont expliqué des sources proches de la DTW de Bouira. Ainsi, après cette mascarade, car il en convient de l’appeler ainsi, le directeur des transports de Bouira était dans une « colère noire », indique-t-on. Ce responsable, soulignent nos sources, s’est personnellement chargé du dossier, en donnant des instructions fermes aux responsables de BETUR afin de faire une étude « convenable et sérieuse ». « Toutes les données sont en train d’être réactualisées et ce bureau d’études a mobilisé toutes ses troupes pour rendre une copie plus au moins correcte », nous a-t-on fait savoir. Cependant, cette reprise en main tardive, aura des répercussions sur les délais de mise en place du plan de circulation, initialement prévu pour cette année. C’est du moins, ce que laissent entendre nos sources. « Il est techniquement impossible de le mettre en place pour cette année. Beaucoup de choses ont été omises lors de la première phase. D’ailleurs, BETUR est en train de faire le forcing pour repousser la rencontre avec le wali, prévue vers la fin du mois en cours. Ils ne sont pas prêts! », précisent les mêmes sources. Ces dernières tablent sur une mise en application du futur plan de circulation vers le premier semestre 2015 au bas mot, « pour tout organiser, aussi bien les places de stationnement, les voies d’accès et de sortie, les horaires ainsi que la réalisation des pénétrantes, il faut au minimum une année, si tout va bien ». Ces révélations vont, malheureusement, dans la logique des retards qui pénalisent la wilaya, et ce dans tous les secteurs.                                                                                                                              

         

Ramdane Bourahla

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