«Introduire l’éducation routière dans nos écoles»

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Venu à Béjaïa pour présenter les recommandations retenues au séminaire national sur la sécurité routière, organisé le 28 novembre dernier dans la région, lesquelles ont été transmises au ministère des Transports, M. Lazouni, pionnier de la sécurité routière en Algérie, a estimé que des solutions, pour mettre fin «au terrorisme routier », sont disponibles.

Il s’agit, selon lui, en premier lieu, d’assurer une éducation routière à nos enfants dès l’école. « Je crois que nous avons des solutions à notre niveau pour lutter contre les accidents de la routes et diminuer le nombre de victimes. Il faut, d’abord, introduire l’éducation routière dans nos écoles. D’ailleurs, j’interpelle le ministre des Transports pour l’application du décret 87-09-21, qui ordonne l’inclusion de leçons pédagogiques sur la sécurité routière dans les programmes scolaires », a indiqué le conférencier. Pour cela, l’orateur recommande à l’Etat d’investir dans la formation de moniteurs. Parmi les autres recommandations transmises par l’association Tariq Essalama au ministre des Transports, il y a lieu de souligner « la création, dans les instances publiques, d’un organisme directeur de la sécurité routière, en mesure d’élaborer et d’exécuter un plan d’action coordonné c’est-à-dire un comité interministériel de sécurité routière, et de créer une commission pluridisciplinaire pour étudier tous les aspects et les problèmes inhérents à la sécurité routière », a-t-on préconisé. Par ailleurs, cette association conseille aux autorités concernées de revoir l’ordonnance 09/03, la réactualiser et l’adapter « à la vraie réalité du terrain, par des spécialistes du droit routier ». Dans ce sillage, l’orateur déplore « les changements fréquents des lois et insiste sur le maintien de la loi 87/09 et le décret 89/08, en réactualisant régulièrement le taux des amendes et des sanctions qui devra être revu à la hausse ». En outre, M. Lazouni insiste sur l’utilité de créer un fond national de prévention routière, financé notamment par les concessionnaires et les sociétés d’assurance, qui, selon lui, « seront bénéficiaires de toute baisse de la sinistralité routière ». Par ailleurs, et en matière d’infrastructures routières, l’association Tariq Essalama demande aux directions des transports de concevoir des plans de circulation fiables et durables, « favorisant les déplacements en toute sécurité et facilitant la circulation en ayant une projection vers le futur ». Dans ce sens, le conférencier a soulevé le problème des dos-d’âne qui, selon lui, sont à l’origine  de beaucoup d’accidents. « Il faut éliminer les dos-d’âne qui causent les accidents et les remplacer soit par des bandes rugueuses, qui sont plus efficaces, soit par des refuges axiaux ou trottoirs centraux », a-t-on insisté.

«Le permis à points : une chimère»

Par ailleurs, M. Azzouni a considéré le permis à point, élaboré dernièrement par le ministère des transports pour sa mise en application en Algérie, comme un projet voué à l’échec. L’orateur s’est étonné de cette démarche, entreprise par les concepteurs de ce dispositif,  « alors que les moyens permettant de l’appliquer sont inexistant ».  « Je ne comprends pas comment on instaure le permis à point en Algérie, en l’absence de moyens nécessaires pour assurer son application », dira M. Lazouni, qui donnera l’exemple de la commission qui devrait statuer sur le retrait des points aux conducteurs malveillants. « Il n’y a aucun magistrat dans la commission chargée de retirer les points à conducteurs contrevenants. Je pense que c’est le tribunal qui devrait statuer sur ce genre d’affaires. Aussi, lorsque l’on retire des points à un conducteur, il est obligé de suivre une formation de cinq jours, à ses propres frais, dans une école de code de la route. Cela est devenu une affaire de business ! », s’est-il indigné.

Boualem Slimani

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