Le calvaire des nomades

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Ils sont une vingtaine de familles d’environ 70 personnes qui vivent dans des conditions inhumaines au lieudit Amara, en bordure de la RN98, au milieu d’une oliveraie, à mi-chemin entre le village Ath Yekhlef et le chef-lieu  communal.

Ces derniers sont originaires de Ouennougha, dans la wilaya de M’Sila. Ils ont débarqué en ces lieux avec leurs familles à la recherche de travail dans les années 1980 et se sont installés sur cette parcelle de terrain appartenant aux EAICS. Avec des morceaux de tôles et des bâches, ils ont aménagé des refuges de fortunes. Ni eau courante, ni assainissement, ni électricité ces familles vivent dans des conditions invivables. Accueillis sur les lieux par des enfants chétifs et mal habillés, nous apprenons que tous les hommes sont partis au travail chez des particuliers où ils bossent sans assurance. Les enfants, quant à eux, une vingtaine, ne sont pas scolarisés, apprend-on. Ces citoyens, dont les foyers ne sont pas encore raccordés au gaz de ville, recours à l’utilisation du bois pour se réchauffer ou préparer leurs repas. Un quinquagénaire qui s’approcha prudemment nous apprendra qu’ils ne sont même pas recensés et qu’ils n’ont aucun statut social. « Nous n’existons pas sur le plan administratif et ne nous pouvons pas prétendre à une quelconque aide ou faire valoir notre droit d’une assistance de l’Etat », affirme-t-il. Pour se protéger contre les fréquentes incursions de toutes sortes d’animaux sauvages qui y pullulent en ces lieux, ces malheureux ont entouré leurs huttes de clôtures sommaires à l’aide de branchages d’arbres qui présentent une vraie menace d’incendie, à longueur de la saison des grandes chaleurs. Ajouter à cela l’insalubrité qui règne dans les lieux aggravés par le fumier éparpillé autours des logis provenant de écuries implantés à proximité de leurs chaumières pour éviter d’éventuels vols. Notre interlocuteur nous apprendra que l’écrasante majorité de ceux qui occupent ces baraques ont contracté des maladies chroniques à cause de la malnutrition, l’insalubrité et le manque de soins et d’hygiène. Ces citoyens attendent avec impatience l’intervention des responsables concernés pour les prendre encharge, ce qui va mettre définitivement un terme à leur calvaire qui a trop duré. Les organismes de l’Etat en charge de la santé publique et des conditions de vie des populations redoublent les campagnes de sensibilisation énergiquement épaulés par le mouvement associatifs de diverses pôles : ceux de la protection infantile, de la famille, de l’environnement où est inclus l’hygiène et l’amélioration du cadre de vie des citoyens. Mais, le cas de ces nomades, qui vivent à moins d’un kilomètre à vol d’oiseau du chef-lieu de daïra, en périphérie de la ville de M’Chedallah et en bordure d’une route nationale (RN98), n’a attiré jusqu’au jour d’aujourd’hui, l’attention d’aucun responsable. Les conditions de leur cadre de vie ne cessent de se dégader du jour au lendemain.

Oulaid Soualah    

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