Située sur les hauteurs du douar Ikedjane, dans la commune de Tifra, la bibliothèque communale reste de loin l’un des acquis majeurs en cette dernière décennie, dans le domaine scientifique et culturel pour les habitants de cette commune déshéritée à plus d’un titre.
En effet, après une période d’hibernation, ce fleuron culturel et scientifique a, enfin, ouvert ses portes au grand public, constitué pour le moment de collégiens, de lycéens et d’universitaires. Avec sa grande salle de lecture d’une soixantaine de places, située au premier étage de la bâtisse, sa médiathèque dotée de onze micros ordinateurs et sa salle de prêt contenant, à présent, quelque 1 500 ouvrages dans différents domaines, cette bibliothèque peut devenir rapidement un lieu incontournable pour toutes les personnes à la recherche du savoir, pourvu que les responsables sachent l’exploiter de la meilleure manière qui soit. D’ailleurs, la jeune équipe affectée par la municipalité de Tifra pour gérer ce lieu, s’active pour attirer le maximum de jeunes désirant se cultiver dans cet espace de savoir, après une longue traversée de désert, des plus arides. Dans cette logique des choses, l’équipe gérante de la bibliothèque a lancé ces derniers jours, des cours d’informatique et de langues étrangères (français et anglais), mettant du coup le doigt sur une plaie et l’handicap majeur des élèves de différents paliers scolaires, à savoir la faiblesse de leurs résultats en matière de langues étrangères. Néanmoins, les jeunes en charge de la gestion de cette bibliothèque signalent un manque en matière de guides scolaires, romans, dictionnaires et encyclopédies, ainsi qu’un matériel multimédia à l’exemple de Data Show. Sur un autre plan, il faut signaler que l’équipe gérante, constituée de sept personnes, ne compte qu’un seul titulaire en son sein alors que le reste est recruté dans le cadre du dispositif de pré-emploi. Des contraintes auxquelles Ali Hamdad, adjoint au maire de Tifra, chargé de la culture et du sport, nous dira : « Premièrement, je tiens à vous signaler que nous avons entrepris toutes les procédures nécessaires pour l’acquisition de nouveaux ouvrages. Pour cela, nous avons contacté le ministère de la Culture, le HCA et la direction de la culture de Béjaïa, comme nous envisageons à notre niveau de consacrer une enveloppe spéciale pour cela». Concernant les objectifs de la municipalité il a ajouté : « Le défi pour nous était d’ouvrir cette bibliothèque située en zone rurale. Maintenant que c’est fait, nous avons l’entière confiance en la jeune équipe quant à une bonne gestion et un meilleur rendement. Je profite de cette occasion pour lancer un appel à la société civile ainsi qu’aux animateurs du monde associatif de faire des propositions d’activités. Les portes de la bibliothèque leur seront grandes ouvertes et nous mettrons à leurs disposition tous les moyens dont dispose la municipalité comme je lance un appel aux parents afin de sensibilisé et d’encourager leurs enfants à venir découvrir ce lieu de culture et de savoir ». Il faut dire que de tels espaces constituent pour ces contrées de la Kabylie profonde, géographiquement, loin des grands centres urbains et de toute modernité une bouffée d’air plus pur et plus précieux que l’oxygène qu’ont respire. Maintenant que l’édifice ainsi que les moyens matériels et humains sont là il ne reste qu’un peu d’imagination et de dur labeur pour que les objectifs se réalisent et les bons résultats soient au rendez-vous.
Arezki Toufouti

