Amirouche retrouvé mort

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Amirouche Mebrek, ce jeune homme de 38 ans et père d’un enfant, enlevé dans la nuit de jeudi à vendredi derniers, a été retrouvé sans vie dans la matinée d’hier, dans une rivière à Lâancer N’Tefsa, entre le village d’Aït El Kaid et le chef-lieu communal d’Agouni Gueghrane relevant de la daïra de Ouadhias.

Selon des sources sécuritaires, le corps portait des traces de coups de poignard. Le corps de la victime a été acheminé vers le CHU Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou pour les besoins de l’autopsie. La forte mobilisation citoyenne, organisée au lendemain de l’enlèvement d’Amirouche par l’ensemble des comites des villages de la région et les autorités locales, avec notamment une grève générale, une caravane de sensibilisation et moult rassemblements, n’ont, malheureusement pas abouti à la libération de l’otage qui a été assassiné. Au village de la victime, les citoyens n’arrivent pas à croire ce qui est arrivé. La tragique nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre à travers les quatre coins de la municipalité et même partout dans la wilaya. Les villageois, que nous avons abordés, n’arrivaient pas à s’exprimer avec toute l’émotion qu’a suscitée cette nouvelle. « Après les vols, les agressions et les faux barrages qui nous ont empoisonné la vie durant des années, voila que les malfaiteurs s’en prennent même à des pauvres pères de familles modestes. Après une accalmie relative, voila que les kidnappings et les assassinats reviennent pour installer la peur et la terreur dans les esprits de la population. Cet acte prouve combien ces criminels sont dangereux et ignobles, et qu’ils agissent sans scrupule, c’est abdominale», dira un proche de la famille Mebrek. Un autre nous rappelle que ce n’est pas le premier crime du genre dans la daïra de Béni Douala. « Après Ali Laceuk, lui aussi retrouvé mort dans un puits à Nacéria il y a plus de six mois, nous assistons, aujourd’hui, à presque le même scénario… Hier Ali, aujourd’hui Amirouche et demain, à qui sera le tour… ? ». Un septuagénaire, voisin d’Amirouche, l’air fatigué et la voix serrée car gagné par l’émotion, nous confie : « Ath Zmenzer qui est un lieu connu pour son hospitalité et pour être un havre de paix où les citoyens vivent dans le respect mutuel. Aujourd’hui, la localité est plongée dans l’insécurité et la peur des kidnappings et des assassinats. L’Etat doit assurer la sécurité aux citoyens, c’est un droit constitutionnel. Nous devons nous unir et combattre ce genre d’actes criminels qui porte atteinte à la quiétude de la population ». il est vrai que la peur et le sentiment d’insécurité sont toujours présents dans les esprits des populations de la wilaya de Tizi-Ouzou. La maison familiale était noire de monde. « Nous sommes là pour compatir avec la famille Mebrek en cette douloureuse circonstance », soulignera un jeune du village Ait Ouaneche. Il y avait beaucoup de tristesse et d’émotion, hier à Béni Zmenzer, et le climat était tellement tendu que nous n’avons pas pu approcher les membres de la famille d’Amirouche.

A.G.

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