Plusieurs travailleurs affiliés à l’union de wilaya de l’UGTA ont marché, hier, dans la ville de Tizi-Ouzou, pour exiger le changement du système et l’élection d’un nouveau secrétaire général de l’UGTA à la place de Abdelmadjid Sidi Said.
La manifestation s’est ébranlée du stade 1er novembre où les marcheurs ont commencé à se rassembler dès le milieu de la matinée. Les responsables locaux de l’UGTA ainsi que les secrétaires généraux des différentes sections syndicales existant dans la wilaya étaient aussi au devant de la marche d’hier.
«Libérez l’UGTA», c’est avec ce mot d’ordre que la procession humaine s’est engagée sur le boulevard Lamali Ahmed, première halte de la marche des travailleurs qui a connu une présence très importante de la gente féminine comme c’est le cas d’ailleurs lors de toutes les marches qui ont eu lieu ces derniers temps dans la wilaya de Tizi-Ouzou, notamment depuis le 22 février dernier.
Organisé en plusieurs carrés, la marche s’est par la suite poursuivie au boulevard Abane Ramdane. Les travailleuses et les travailleurs ont scandé plusieurs slogans exigeant le départ de l’actuel secrétaire général de la centrale syndicale UGTA ainsi que de tous les membres du secrétariat national. «À travers cette marche, nous entendons exiger le respect de la volonté populaire et l’assainissement de l’UGTA», a affirmé le premier responsable local du syndicat qui a rappelé que l’une des revendications principales de cette action de protestation consiste à exiger le départ immédiat de Abdelmadjid Sidi Said du poste de secrétaire général de l’UGTA ainsi que de tout son secrétariat national.
«Comme on peut le constater à travers la réussite de cette marche, les travailleurs sont plus que jamais déterminés à se réapproprier leur syndicat UGTA», a ajouté notre interlocuteur. Ce dernier a affirmé que les travailleurs de la wilaya de Tizi-Ouzou rejettent toutes les initiatives prises par Sidi Said, notamment celles inhérentes à la tenue, dans les prochains jours, du congrès national du syndicat.
Le même responsable syndical a réaffirmé le soutien indéfectible de l’union de wilaya et de toutes les sections syndicales qui lui sont affiliées, au mouvement pacifique et populaire en cours en Algérie pour un changement radical du système. «Yetnahaw gaâ», «Klitou leblad ya saraqin», «Ulac smah ulac», «Y en a marre de ce pouvoir» ou encore «Saimoun, saimoun, lilhirak mouwasiloun», ont crié les travailleurs tout au long de leur marche. Par ailleurs, un sit-in a été observé en fin de parcours et plusieurs prises de parole ont eu lieu.
Les intervenants ont réclamé une «UGTA des travailleurs», «Une UGTA démocratique mais aussi libre, sociale et revendicative», comme expliqué par le premier responsable du syndicat dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Il y a lieu de préciser qu’en plus de la marche, une grève générale à l’appel de l’Union de wilaya de l’UGTA a paralysé plusieurs institutions et entreprises de différents secteurs de services et de production dans les quatre coins de la wilaya. Ainsi, les agences postales, les banques, l’OPGI, la zone industrielle Aissat Idir de Oued Aissi étaient à l’arrêt suite au suivi massif du mot d’ordre de grève.
Le débrayage a également eu un écho total dans des entreprises comme la cotonnière (ex-Cotitex) de Drâa Ben Khedda mais aussi dans des entreprises comme la SNLB de Taboukert, entre autres. Notons, enfin, que lors du rassemblement observé hier en marge de la marche de l’UGTA, les responsables locaux du syndicat ont profité de l’occasion pour rappeler qu’une pétition circule actuellement dans le milieu des travailleurs pour réunir un million de signatures pour appuyer l’exigence d’un changement immédiat à la tête de l’UGTA.
A Mohellebi