Les villageois trouvent d’énormes difficultés à se déplacer vers le chef-lieu, Tighilt Bougueni, et encore plus vers Tizi-Gheniff
Bien que ces dernières années, le nombre de fourgons assurant ces liaisons soit multiplié les voyageurs vivent un calvaire au quotidien. « Nous souffrons du manque de moyen de transport au quotidien ! Mais le problème s’accentue les samedis, jour de marché hebdomadaire à Tizi Gheniff. Parfois, il faut attendre plus de deux heures pour voir un fourgon arriver à la station », regretta un habitant du chef-lieu. Pour cet interlocuteur, en plus du nombre d’usagers qui double ce jour-là il y a aussi un manque de fourgons. Car ces derniers attendent longtemps pour se « remplir » à Tizi Gheniff, quand les voyageurs tardent à faire leurs emplettes. Interrogé sur ces retards, les transporteurs nous ont répondu qu’ils sont souvent causés par l’état de la route. « Le CW107 a plus de dix kilomètres de relief escarpé qui se dégrade de jour en jour. Même si on roule doucement, les risques d’accidents sont énormes », nous confiera ce transporteur. Et de poursuivre: « Vous voyez, un aller-retour à 40 DA par personne, cette activité n’est pas du tout intéressante, surtout si l’on comptait toutes les autres charges. Quant à cette ligne, elle n’est saturée que les samedis. Par contre les autres jours, principalement entre treize heures et seize heures, la station est pratiquement déserte. On ne gagne alors que la moitié de la course ». De ce chef-lieu, la desserte vers la commune voisine Timezrit, dans la wilaya de Boumerdès, est peu assurée et les voyageurs dans les deux directions buttent à ce manque. « Quand je viens de Toursal à Tighilt Bougueni, je dois attendre parfois plus d’une heure pour prendre place à bord d’un véhicule d’un clandestin. Heureusement, il y a les fraudeurs », nous a signalé un habitant de Timezrit. D’ailleurs, des habitants de cette dernière souhaitent qu’une ligne directe de M’kira vers Les Issers soit initiée. Car, aujourd’hui, le voyageur de M’Kira doit transiter par Tizi Gheniff moyennant des frais supplémentaires. Alors qu’un travailleur par exemple à Tizi-Ouzou doit faire au moins quatre escales pour y arriver. « Je me lève à cinq heures du matin pour arriver à huit heures à mon travail. Je dois tout d’abord prendre la destination d’Imlikchen, puis d’Ath Rahmoune (Ait Yahia Moussa), ensuite jusqu’à ce dernier chef-lieu avant d’arriver à Draâ Ben Khedda et enfin Tizi-Ouzou. C’est le parcours du combattant », nous expliquera son périple ce fonctionnaire à la wilaya. En définitive, à entendre les uns et les autres, le problème du transport se pose avec acuité dans cette municipalité rurale.
Amar Ouramdane

