Un éleveur de vaches laitières dénonce, dans une longue requête, dont une copie nous a été donnée, le dysfonctionnement au niveau des services agricoles, notamment celui qui prend en charge la santé animale. Cet éleveur, qui produit 300 litres de lait par jour, a décidé de contribuer à l’approvisionnement des laiteries. Pour ce faire, il a fait appel à un vétérinaire exerçant à la subdivision agricole de M’Chedallah pour lui établir une fiche d’identification sanitaire qui lui permettra de vendre le lait comme le stipule la réglementation en vigueur. Un vétérinaire, après vérification de l’étable et des vaches, a procédé à un prélèvement du sang sur l’ensemble des bêtes en vue des analyses au laboratoire de Draâ Ben Kheda, relevant du secteur agricole. Quelques jours plus tard, l’éleveur recevra une correspondance de l’inspection vétérinaire de la wilaya de Bouira qui est en fait un ordre d’abattage d’une vache qui serait porteuse du virus de la brucellose. Le document stipule que la bête a été abattue, selon les modalités exigées, et en présence d’un vétérinaire. L’éleveur pour chasser le doute demandera à ce que la mamelle de la bête lui soit remise dans l’intention de la faire analyser par un autre laboratoire. Soulignant que cette vache a été achetée chez un éleveur producteur de lait qui lui a remis un certificat de bonne santé l’éleveur affirme, dans sa requête, que la réaction du vétérinaire était «suspecte». Ce dernier a refusé catégoriquement de satisfaire la demande de l’éleveur, ce qui n’a fait que renforcer le doute et la suspicion. Dans la même document, il est relevé que le cheptel a été mis en quarantaine et un rendez-vous a été pris pour une visite de contrôle dans deux mois. Cependant, le vétérinaire n’est revenu que le 22/12/2013, cela après que cet éleveur ne soit ballotté entre la subdivision de M’Chedallah et la DSA à Bouira où il a introduit plusieurs requêtes verbales et écrites. Il affirme qu’à chaque fois on lui avance un argument pour éviter le déplacement à son étable. Situation que l’éleveur qualifie de scénario orchestré pour décourager les producteurs de lait et de se poser la question à qui profite cette magouille ? Comme rapporté dans sa requête, il sollicite l’intervention du DSA, afin que toute l’opération d’analyse, prélèvements et acheminement des échantillons et la conservation des flocons soient effectués en présence d’un huissier de justice qui veillera au respect et l’application stricte de la réglementation durant cette opération et que les analyses soient faites dans un autre laboratoire que celui de Draa Ben Khedda. D’après l’éleveur, en date du 22/01/2014, le vétérinaire de la subdivision lui intima la mise en quarantaine des vaches sans en préciser le nombre rapporte-t-il dans une deuxième lettre datée du 22 janvier 2014 adressée au DSA, ce qui a renforcé davantage son inquiétude. Abordé à ce sujet, mercredi dernier, le DSA de la wilaya de Bouira affirme qu’il ignore tout ce dossier et qu’il n’a pas été avisé par ses subordonnés et affirme qu’une enquête sera immédiatement déclenchée tout en reconnaissant le dysfonctionnement au niveau du service vétérinaire à M’Chedallah, suite à un litige qui a éclaté entre deux vétérinaires et le subdivisionnaire. Le responsable affirme également que l’ordre sera remis dans ses services dans les prochains jours. Il a même demandé à l’éleveur d’acheminer son lait vers les unités de pasteurisation. Le même directeur de l’agriculture a émis son accord pour une contre-expertise des analyses comme ne cesse de le réclamer l’éleveur qui promet, d’ailleurs, de mener son combat à terme pour démasquer ceux l’ayant mené à une perte sèche de plusieurs millions de centimes.
Oulaid Soualah