L’enterrement du jeune Amirouche Mebrek a eu lieu, hier vers midi, à son village natal, Oumadhen, dans une atmosphère triste, baignée de colère et d’indignation.
Le cimetière était noir de monde, des citoyens sont venus de toutes les régions de la wilaya de Tizi-Ouzou. Il y avait même les autorités locales, à l’image de Hocine Haroun, P/APW, du chef de daïra de Béni Douala, des maires de Béni Zmenzer et Agouni Gueghrane, en plus de représentants des comités des villages de toute la Kabylie et des citoyens anonymes, présents pour compatir à la douleur de la famille Mebrek. Le village s’est, d’ailleurs, avéré exigu pour contenir tout cette foule venue rendre un dernier hommage au défunt et l’accompagner vers sa dernière demeure. L’indignation et la consternation se lisaient sur tous les visages. L’atmosphère était lourde et tendue et l’émotion gagnait tous les présents. « La mort d’Amirouche, enlevé le jeudi dernier et qui a passé six jours en captivité entre les mains de ses ravisseurs, a suscité l’émoi et la consternation. La nouvelle est tombée tel un couperet, pour toute la population de la région », dira un citoyen présent au cimetière. Hocine Haroun, le P/APW de Tizi-Ouzou n’est pas allé par trente-six chemins pour condamner cet acte, aussi lâche qu’ignoble. « Il faut que ces actes cessent et que la paix, la sérénité et le sentiment de sécurité reviennent dans nos villages, comme jadis lorsque cette région était un havre de paix et où les gens vivaient en harmonie et se respectaient entre eux » dira M. Haroun, qui ne manquera pas de demander à la population de rester vigilante et solidaire afin de faire plier le mal et les criminels. De son côté le maire d’Agouni Gueghrane souhaitera l’arrestation rapide des auteurs de l’ignoble assassinat d’Amirouche et que justice soit faite. Il demandera aux autorités compétentes de prendre en charge ce dossier et insistera sur la nécessité de la mise en place des moyens nécessaires pour parer à cette insécurité. Pour le P/APC de Béni Zmenzer, « le temps est venu de passer à l’action et faire le nécessaire pour que la localité soit enfin sécurisée. L’installation d’un corps de sécurité est plus qu’une nécessité ». Son adjoint, M. Denoune, déclare : « Nous avons déjà fait des démarches auprès du wali de Tizi-Ouzou pour l’installation d’un corps de sécurité dans notre localité. Chose qui nous a été promise, mais, à ce jour, rien n’a encore été fait ». Le père de la victime, la voix serrée, ne souhaite quant à lui qu’une seule chose, « que justice soit faite et que les criminels qui m’ont enlevé mon fils et privé Koceila à jamais de son père soient arrêtés ». Mokrane, le frère du défunt dira : « Mon frère a été assassiné de la pire atrocité il avait les mains ligotées, le corps portait des traces de poignard… c’est abominable… il faut que ses assassins payent ! ». A noter que, selon une source sûre, la cellule de crise, installée au lendemain de l’enlèvement d’Amirouche, se réunira dans les prochains jours pour une éventuelle action de dénonciation de « l’insécurité ».
A. G.