Malika Abdi, une championne oubliée

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Malika Abdi est une boxeuse dans la catégorie benjamine dont le palmarès ne cesse de s’allonger au fil du temps, suivant sa participation aux compétitions nationales et internationales depuis 2008. Elle a, jusqu’à présent, raflé pas moins de 05 titres d’envergure nationale, en occupant la plus haute marche du podium à quatre reprises entre 2010 et 2013, soit quatre fois championne d’Algérie, cela après avoir décroché le même titre dans la discipline kick boxing à Ain Benian, dans laquelle elle a débuté dans le sport en 2008 en adhérant au club local espérance sportive Ath Mansour (ESAM). Le palmarès de cette championne ce résume à 04 médailles d’or et 04 coupes d’Algérie en boxe, championne d’Algérie en kick boxing aussi et 5ème au mondial 2013 en Bulgarie, après un stage bloqué d’une semaine en Serbie. Âgée de 16 ans, l’athlète est orpheline de père et vit avec sa mère malade chronique à Ath Vouali, son village natal, dans une modeste maison traditionnelle. Elle évolue dans un environnement social des plus précaires, ce qui ne l’empêchera pas de relever courageusement le défi en ambitionnant à la médaille d’or aux jeux Olympique 2015 /2016. Pour cela, elle doit harmoniser entre ses études au CEM « Gana Ali » d’Ath Vouali et les entraînements qu’elle poursuit dans un garage appartenant à son entraîneur, M. Benamara Abdelmoumen, qu’il a sommairement aménagé en salle d’entrainement à défaut d’une structure sportive dans ce village. Mais l’aberration ne s’arrêtera pas là car dans ce même garage, reconvertis en salle de sport, ont été formés pas moins de 07 autres jeunes athlètes dans la discipline kick boxing qui ont raflé le même nombre de titres nationaux champions d’Algérie toutes catégories confondues, entre 2001 et 2013. Il s’agit de Abdeli Lyes, Younsi Karim, Benamara Redouane, Messaoudi Seddik et enfin Aoun Messaoud. Durant notre rencontre, cet entraîneur nous a affirmé qu’à part quelques réceptions offertes aux athlètes par la wilaya à cette écurie de champions, ils n’ont reçu aucune aide financière ou d’équipements et qu’ils continuent leurs entraînements dans un garage en attendant qu’un officiel daigne se pencher sur leur cas.

Oulaid Soualah

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