Le casse tête des paysans

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L’irrigation des arbres et des cultures maraîchères dans les villages hauts perchés de la commune d’Ighil Ali constitue un véritable casse-tête pour les quelques paysans qui continuent à travailler, avec amour et abnégation, la terre de leurs ancêtres. 

En effet, comme c’est la montagne et que l’eau ruisselle toujours dans le sens de la gravité et la déclivité il est très difficile à un paysan déshérité de « remonter » l’eau des ravins pour l’acheminer jusqu’à son champs afin d’irriguer ses cultures ou d’abreuver son bétail. Cette situation pousse le fellah à la résignation ou à cultiver le minimum, juste pour la consommation familiale, en utilisant les moyens de bord. « Mes cultures et mes arbres ne dépendent que de la volonté du ciel. Je scrute toujours le ciel pour une hypothétique pluie, qui devient chiche ces derniers temps », nous dira un paysan du village Mouka. Toutefois, ce problème d’irrigation en zone montagneuse ne peut être réglé que par l’aménagement de bassins d’accumulation des eaux pluviales. Au district des forêts, l’on nous informe que « des bassins d’accumulation ont été érigés, à cet effet, dans des villages comme Tiniri et Azrou. D’une capacité de 50m3 chacun, ces bassins collectifs constituent une solution pour l’irrigation, même si elle n’est pas idoine, au manque d’eau dans les zones montagneuses ! » a affirmé le responsable. La commune d’Ighil Ali est connue pour la prédominance de la filière oléicole, d’où la nécessité d’irriguer, à large échelle, les oliviers qui ont besoin d’eau à longueur d’année, à travers l’aménagement de bassins d’accumulation des eaux des pluies. A l’exemple du village Tigrine, où il y a deux bassins érigés par les habitants il y a des dizaines d’année. L’un est situé dans le village et l’autre sur les hauteurs d’une colline. « Ce dernier bassin a été aménagé pour l’irrigation des cultures maraîchères, notamment des fèves, et ce depuis des siècles ! » nous dira un habitant de Tigrine.

Syphax Y.

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