Six villages crient à la marginalisation

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C’est un cri de détresse que vient de lancer un collectif de six associations, représentant six villages de la commune d’El Kseur, aux pouvoirs publics, afin qu’ils prennent en charge leurs doléances liées à l’amélioration du cadre de vie des citoyens de cette région.

Dans une déclaration adressée au wali de Béjaïa, les habitants des villages Bethlou, Iboudraane, Tidekanine, Imekhlef et le village agricole Messaoudi appellent le Premier responsable de la wilaya à intervenir auprès des services concernés pour concrétiser les projets de développement inscrits ou promis au profit de ces localités. A titre d’exemple : le non raccordement au réseau du gaz de ville, eaux usées à ciel ouvert, absence de téléphone fixe et d’Internet et l’indisponibilité d’une salle de soins. « Nos localités sont laissées en marge du développement local. Cela fait plusieurs années que nous revendiquons le raccordement au réseau du gaz naturel, au profit d’une population de 1 500 âmes, mais en vain. En 2010, on nous a promis le raccordement de nos foyers au gaz de ville, alors on a effectué la délimitation des assiettes de terrain des localités concernées pour le passage de la conduite d’alimentation en gaz de ville. En 2011 et en vue de gagner du temps, les habitants ont établi des plans de masse et de situation par leur propre argent, toutefois, cette promesse n’est pas concrétisée à ce jour », déplore Habib Zenati, président de l’association « Tunnel Vert », activant dans la daïra d’El Kseur. L’autre problème soulevé par ce collectif d’associations est lié à l’absence d’une évacuation saine des eaux usées, ce qui constitue, selon lui, un danger sur la santé publique. « Faute d’une canalisation saine, les eaux usées continuent de couler à ciel ouvert. Pis encore, ces eaux usées se déversent dans une rivière sise à proximité d’une école primaire, ce qui menace la santé de nos écoliers. Il faut sentir les odeurs nauséabondes qui se dégagent de cette rivière, devenue malheureusement un déversoir des eaux usées, pour constater la gravité de la situation », regrette encore notre interlocuteur. Par ailleurs, les habitants de ces villages « défavorisés » réclament le lancement du projet d’une salle de soins inscrit au profit de cette région en 2012 et dont les travaux tardent à voir le jour. « En 2012, on nous a annoncé la réalisation d’une salle de soins et d’une maison de jeunes dans notre région. Malheureusement, deux ans se sont écoulés et le projet n’a pas encore démarré », s’est-on indigné. Dans le secteur de la communication, ce collectif d’associations réitère son appel aux responsables des PTT pour procéder au raccordement de ces villages au réseau téléphonique  fixe, tant attendu par la population locale. « Cela fait neuf ans que nous attendons le raccordement de nos villages au réseau téléphonique fixe, mais en vain », a-t-on déclaré. En dernier lieu, ces protestataires qui dénoncent « le laxisme des autorités locales » et menacent de recourir à des actions « draconiennes » pour faire aboutir leurs doléances, réclament l’installation des abribus au niveau des points d’arrêts du transport en commun qui dessert leurs localités. « Nous avons épuisés toutes les voies administratives et de dialogue pour revendiquer nos droits. Si rien ne sera fait dans un délai d’un mois, nous descendrons dans la rue », a-t-on avertit.

Boualem Slimani

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