…à M'kira aussi

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Jadis, les marchés étaient des lieux privilégiés par les habitants, notamment des villages car, à l’époque coloniale et même au temps des insurrections populaires, ils étaient, non seulement, des lieux commerciaux, mais aussi de rencontres et même de tribunes politiques. C’était là que tout se préparait. Aujourd’hui, force est de constater qu’ils sont devenus des lieux de discordes et de rixes. Dans cette municipalité rurale, cet espace n’existe pas. Pourtant, le marché se tient tous les dimanches et mercredis. Si les villageois y viennent faire leurs emplettes, ce n’est pas du goût des commerçants de Tighilt Bougueni (chef-lieu), car ce marché se tient sur les trottoirs de la rue principale des « quatre chemins » jusqu’au siège de l’ancienne mairie et parfois même en face du CEM « frères Boufateh ». Ainsi, durant ces deux jours, il est impossible de se frayer un chemin à cause de tous les étals de fruits et légumes installés le long de cette avenue sur environ 1 500 mètres. Dès 7h du matin, le centre-ville est fermé causant, ainsi, d’innombrables désagréments aussi bien aux commerçants qu’aux riverains, d’autant plus que la chaussée est entièrement dégradée. « Impossible de retenir l’attention des élèves dans les classes, car ces marchands utilisent des haut-parleurs en vue de vanter leurs produits. Chaque dimanche et chaque lundi, c’est le même rituel. Cela devient de plus en plus agaçant », nous a déclaré un enseignant exerçant dans cet établissement. C’est le même cas aussi pour les commerçants du chef-lieu qui souffrent énormément de cette situation. « Nous n’avons pas cessé de dénoncer ce problème et d’interpeller tous les exécutifs qui se sont succédés à la tête de cette APC, mais en vain. Cette situation nous gêne au plus haut point. Devant cet état de fait, nous sommes obligés de fermer nos commerces durant ces deux jours parce que c’est gênant et encombrant », fulmine ce commerçant. Et à un autre de lui emboîter le pas: « Vous savez, ici à Tighilt Bougueni, c’est la jungle. Il n’y a aucune sécurité. En plus de ces encombrements divers, nous faisons toujours face à des rixes et à des vols multiples. Cela devient de plus en plus insupportable. Nous demandons aux autorités concernées de régler ce problème qui empoisonne notre quotidien ». En plus de tout cela, des embouteillages intenses s’y forment et enveniment encore plus la situation et les commerçants du centre-ville sont exaspérés par ce qu’ils appellent « l’anarchie ». « Nous nous réunissons afin de trouver une solution avec laquelle nous pourrons mettre fin à ce laisser-aller », nous confie l’un d’eux. Ces derniers veulent travailler en toute quiétude et ne sont pas contre le marché hebdomadaire, si seulement celui-ci se tenait dans un site qui ne les gênerait pas. D’ailleurs, une organisation se met en place pour délocaliser ce marché de l’avenue principale. Du côté des autorités, on laisse entendre que la commune n’a pas d’assiette foncière qui pourra  accueillir ce marché. 

 Amar Ouramdane

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